On décida pour résoudre les problèmes de la France en 1789 de réunir les États Généraux du Royaume (méconnue depuis 175 ans ).
Les Alsaciens et Lorrains ne les connaissaient que de nom.
Il fallut organiser ces États.
Donnelay et Juvelize avaient appartenu avant 1661 à la prévôté de Marsal, Gelucourt à celle de Dieuze, Lezey à celle d'Einville.
Le traité de Vincennes, conclu entre Louis XIV et le duc de Lorraine, Charles IV, le 28 février 1661, prévoyait un chemin de la largeur d'une demi-lieue qui permît au roi de France de conduire ses troupes, sans passer par les États du duc, de Metz dans la province d'Alsace, qui lui avait été cédée, en 1648, par le traité de Westphalie.
C'est la fameuse " route de Lorraine " ou " route d'Alsace ".
Régis par la coutume de Lorraine, ils relevèrent, après l'annexion, de la prévôté de Sarrebourg.
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Les "exclaves" Donnelay, Gelucourt, Juvelize et Lezey, étaient encerclées à l'ouest et au sud par le bailliage de Vic, au nord et à l'est par le bailliage de Dieuze.
C'est pourquoi Juvelize avait deux portions de territoire : l'une appartenant au Roi et l'autre au duc de Lorraine, celle, en partie, du village disparu Hublange, essentiellement la partie orientale et du nord, la plus éloignée de la " route de Lorraine ".
Juvelize dépendait donc de la prévôté bailliagère de Sarrebourg pour les États Généraux de 1789.
A cette époque Juvelize s'identifiait ainsi :
Jevelize ( Juvelize ) Département de la Meurthe, ( après 1871 département de la Moselle ) Arrondissement de Château-Salins, Canton de Vic sur Seille Intendance générale de Metz, Subdélégué de Vic, Maîtrise de Dieuze, Diocèse de Metz, Archiprêtré de Marsal. Collateurs : les abbés de Senones et de Salival alternativement ( - le droit de l'abbaye de Salival remontait à 1544 - ) Feux : 70 Habitants : 333 (en 1790) Seigneurs : le Roi et, les de Kieckler de Kerprich-lès-Dieuze. Charles Philippe François Joseph baron de KIECKLER, chevalier, seigneur de Guéblange et des fiefs de Kirprich, Juvelize et Guébestroff (01/12/1759). |
La convocation se fit le 1er avril pour la prévôté dont dépendait Juvelize.
Des brochures de propagande et des modèles de cahiers circulaient d'où une certaine identité, uniformité des réclamations, des "doléances".
Ainsi fut établit le cahier de "réclamations" des habitants du village :
Cahier de doléances des habitants de la Communauté de Juvelize
Confié à Germain Demange et à Pierre Nicolas César ,
députés pour ce choisis par la communauté pour présenter en assemblée à Sarrebourg .
1- La dite communauté demande que les droits seigneuriaux soient supprimés , dans lesquels il y a celui du tiers de la vaine pâture dont les fermiers des domaines du roi laissent à bail à des admoniateurs , qui mettent sur le finage un troupeau de moutons pour ronger la dite pâture . Ce qui ôte la faculté aux laboureurs et habitants de la communauté de faire des nourris et d'avoir des bestiaux en suffisance pour cultiver , ce qui fait que l'agriculture est fort négligée depuis une vingtaine d'années que cet abus règne seulement , malgré l'édit du roi du 20 avril 1667 , article 6è, qui confirme les communautés dans la possession des tiers de bien commun et de vaine pâture là où le roi est seigneur pour son domaine .
2- Elle demande en outre une autre administration moins coûteuse et plus avantageuse que les bois communaux que celle des maîtrises , vu la dépense qu'ils sont obligés de faire pour en obtenir les coupes et souvent leur vente et le produit de ces dites coupes , pendant que les pauvres habitants gémissent dans la nécessité , ce qui leur occasionne des rapports .
3- Elle demande aussi Sa Majesté veuille bien abolir la conduite d'environ 70 cordes de bois que plusieurs communautés des environs de Marsal sont contraintes d'en faire le charroi gratis à l'état-major de cette ville .
4- En outre elle demande des États provinciaux .
5- Elle demande aussi la suppression de la ferme générale .
6- Aussi l'abolition de la saline de Moyenvic et Château-Salins .
7- La suppression des gabelles et traites foraines , si nuisibles au peuple , et que les barrières soient reculées sur les frontières .
8- Aussi la marque des fers et des cuirs etc.
9- Que la grande dîme demeure la moitié au curé de la paroisse , et dans l'autre moitié le quart reste pour l'entretien de l'église et l'autre quart pour les pauvres de la paroisse .
10- Que la corvée des chaussées soit imposée sur les trois états au prorata des facultés de chacun , et qu'il en soit de même à l'effet des tailles .
Fait et arrêté à Juvelize en l'assemblée de communauté tenue le 25 mars 1789 , et les dits habitants ont signé après lecture à eux faite .
Procès verbal. Date : 6 avril 1789.
Lieu : l'auditoire du syndic et de la municipalité.
Président : non indiqué.
Députés : Pierre-Nicolas César et Germain Demange.
Comparants : pas de liste.
Vingt-sept signatures :
J Reignier ; Germain Mathis ; C. Capet ; Joseph Mathis ; Dominique Pierron ; Jean Guerre ; F. Rigard ; François Henrion ; G. Vautrin ; Claude Simon ; J. B. Louis ; N. Cointrin ; Fr.Dupont; Fr. Musset ; P. Seigneurly ; Jen-Claude Vlot ( Velo ?) ; F. Colman ; Charles Laurent ; D. Demange ; Pierre-Nicolas César ; J. Hanzo ; G. Demange ; Dominique Michel ; J.L. Metzler; J. Frémiuon ; Nicolas Christophe
La liste des comparants de la première assemblée portait encore les noms de :
Nicolas Louis père ; Nicolas Louis fils ; Nicolas Rigard ; Martin Dessey ; Toussaint Vautrin ; Nicolas Duchaine ; Dominique Jamet ; François Clément ; Nicolas Munier ; François Demange; Georges Munier ; Goeury Chenet ; Jean Massey ; Henri Barbier ; François Demange; Charles Demange ; Jean Les Dallons ; Joseph Léger ; Jean Vançon ; Jen-Claude Henriet; Joseph Mathis ; Joseph Demange ; Etienne Ligier.
(37 signatures)