On traverse juste l'allée du jardin pour assister à un spectacle commandé par un grand coutourier et mécène, Pierre Cardin, présenté en 2008 dans son espace, du même nom, avenue Gabriel :
Sade ou le théâtre des fous - Théâtre du Corps de Marie Claude Pietragalla et Julien Derouault
Née d’un père corse et d’une mère bordelaise, Marie-Claude Georgette Yvonne Pietragalla commence la danse sur les conseils de sa mère qui souhaite canaliser son énergie1. À neuf ans, elle tente le concours d’entrée de l’école de danse du Ballet de l'Opéra national de Paris, qu’elle réussit. Claude Bessy qui dirigeait alors l'école de danse, la décrira comme une élève très déterminée avec un fort caractère.
À seize ans, elle intègre le corps de ballet de l'opéra, devient sujet en 1982, puis première danseuse en 1988, à 25 ans, sous la direction de Rudolf Noureev. Marie-Claude Pietragalla est nommée étoile le 22 décembre 1990, par Patrick Dupond, à l'issue de la représentation de Don Quichotte où elle interprète le rôle de Kitri.
Durant cette période, la danseuse va interpréter tous les grands rôles du répertoire comme Odette/Odile dans Le Lac des cygnes, Giselle, La Sylphide, Carmen, La Bayadère et danser avec les plus grands partenaires comme Nicolas Le Riche, Patrick Dupond ou Manuel Legris. Mais en parallèle Pietra, comme elle aime se faire appeler, s’illustre en danse contemporaine en interprétant les ballets des plus grands chorégraphes comme Maurice Béjart (Le Sacre du printemps, Boléro, Arépo) , Roland Petit (Carmen, Notre-Dame de Paris, Le Jeune Homme et la Mort), Mats Ek (Giselle), Serge Lifar, George Balanchine, Merce Cunningham ou encore Jiří Kylián.
Chorégraphe
Marie-Claude Pietragalla entretient un rapport privilégié avec la chorégraphe Carolyn Carlson, qui crée pour elle les ballets Signes en 1997 et Don't Look Back en 2000. Interprète d'exception à la présence scénique et au charisme impressionnant, elle devient la première danseuse à se produire seule sur la scène de l’Olympia.
En 1998, elle quitte prématurément l'Opéra de Paris à 35 ans, fait rarissime, pour prendre la direction du Ballet national de Marseille où elle signe neuf chorégraphies ; elle y reste cinq ans jusqu'à un conflit avec les danseurs de la compagnie qui obtiennent sa démission.
Dans le même temps Pietragalla approfondit son travail chorégraphique, déjà débuté lorsqu'elle était étoile à l'Opéra de Paris où elle avait créé Triangle infernal et Corsica (1996).
À partir de 2004, avec le danseur et chorégraphe Julien Derouault, son compagnon, elle fonde sa propre compagnie, Le Théâtre du Corps Pietragalla–Derouault ; leurs créations sont faites en collaboration depuis cette date.
La compagnie est un lieu de rencontre entre danse classique, contemporaine et influences hip-hop comme en témoigne, par exemple, le ballet Marco Polo (2008).
Les ballets de Marie-Claude Pietragalla sont souvent décrits comme de grands spectacles populaires alliant les différents arts du spectacle, comme les univers du cirque ou de l'animation. En cela, son travail dépasse le simple cadre chorégraphique et peut faire penser à des ballets comme Parade de Jean Cocteau ou Les Forains de Roland Petit.