On vous parlait hier du tour de France et de ce spectacle émouvant des coureurs en difficulté. Comment ne pas se rappeler aujourd'hui de la mort sur le tour de France de Tom Simpson il y a tout juste 47 ans.
Tom Simpson trouve la mort sur les pentes du mont Ventoux lors de la 13e étape (Marseille-Carpentras surnommée l'"étape de la soif") du Tour de France 1967.
La fatigue, la chaleur étouffante (35 °C), l'effort, la privation d'eau (le ravitaillement en course sera autorisé dans les années suivantes), la prise d'amphétamines (Tonédron dont on retrouva plusieurs tubes dans les poches du maillot, qui repousse le besoin de repos, mais ne l'annule pas) et, l'acceptation du cognac des spectateurs sont les facteurs qui ont provoqué le dépassement des capacités thermorégulatrices du corps, provoquant un malaise et l'évanouissement du champion.
Il gît quarante minutes à même la caillasse après être sorti de la route avant de mourir dans l'hélicoptère pour Avignon.
Selon le rapport d'autopsie, « le décès est dû à un collapsus cardiaque imputable à un syndrome d'épuisement dans l'installation duquel ont pu jouer certaines conditions atmosphériques défavorables (chaleur, anoxémie, humidité de l'air), un surmenage intense, l'usage de médicaments du type de ceux découverts sur la victime qui sont des substances dangereuses. À cet égard, les experts toxicologues confirment qu'il a été décelé dans le sang, les urines, le contenu gastrique et les viscères du défunt, une certaine quantité d'amphétamine et de méthylamphétamine, substances qui entrent dans la composition des produits pharmaceutiques retrouvés dans les vêtements de Simpson. Les mêmes experts précisent que la dose d'amphétamine absorbée par Simpson n'a pu, à elle seule, déterminer sa mort ; qu'elle a pu, par contre, l'entraîner à dépasser la limite de ses forces et, par là-même, favoriser l'apparition de certains troubles liés à son épuisement. »
Dans l'étape du lendemain, à Sète, le peloton laissa la victoire à son coéquipier et ami Barry Hoban, qui épousa Mme Simpson quelques années plus tard.
Un an avant cet épisode dramatique du mont Ventoux, les coureurs du Tour de France avaient manifesté contre les premiers contrôles anti-dopage. Simpson avait d'ailleurs été un des rares coureurs à avouer la pratique dans le peloton en 1965. La mort de Simpson a « l'effet d'un électrochoc » et « déclenche la guerre contre le dopage ».
À partir de 1968, des contrôles antidopage sont effectués à l'arrivée de chaque étape. À partir de cette édition également, le ravitaillement en course est autorisé.