Cette journée est souvent un jour férié. Elle est parfois associée à d’autres festivités ou traditions populaires.
La tradition populaire
Dans la tradition celtique, le 1er mai est le jour de la fête de Beltaine, date à laquelle les Celtes passaient de la saison sombre à la saison claire. Elle en en opposition à Samain, ou Halloween.
En Europe du Nord et de l'Est (Allemagne, Finlande, Est de la France, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Suède, etc.) c'est la Nuit de Walpurgis: fête d'origine païenne, identifiée au sabbat des sorcières, est surtout le symbole de la fin de l'hiver et est parfois associée à la plantation de l'arbre de mai ou l'embrasement de grands feux dans la nuit du 30 avril au 1er mai.
Le mois des "accordailles
Le mois de mai était le mois des « accordailles » (ou « épousailles ») pendant lequel les jeunes hommes avaient le doit « d'esmayer » les jeunes filles. Au lever du jour du 1er mai (ou selon les régions le premier dimanche de mai), ils déposaient un « mai » (une branche d'arbre) devant la porte ou contre le mur du domicile des jeunes filles à marier.
La Fête du Travail
La Fête du Travail, (ou Fête des travailleurs) célébrée dans de nombreux pays du monde pendant la journée du 1er mai porte les revendications sociales du travail. L'origine de cette célébration serait liée à la fois au mouvement syndical lancé le 1er mai 1886 en faveur de l'instauration de la journée de huit heures aux États-Unis et qui culmina avec le massacre de Haymarket Square de Chicago ainsi qu'en France, à la fusillade de Fourmies de 1891 au cours de laquelle l'armée tire sur des grévistes pacifistes.
Dans certains pays, comme la France, elle se confond avec la journée internationale des travailleurs, fête internationale instaurée à l'origine comme journée annuelle de grève pour la réduction du temps de travail, qui devint rapidement une journée de célébration des combats des travailleurs. Elle est célébrée le 1er mai dans de nombreux pays du monde et est l’occasion d’importantes manifestations du mouvement ouvrier.
Dès le XVIIIe siècle
Les premières célébrations de « fêtes du travail » existent dès la fin du XVIIIe siècle, leur date varie selon le lieu et les époques.
En France, dès 1793, le calendrier républicain de Fabre d’Églantine proposait une fête du Travail au 3e jour des sansculottides. Cette journée des travailleurs fut instituée au 1er pluviôse (20 janvier) par Saint-Just, et fut célébrée pendant quelques années.
En 1867, au familistère Godin de Guise naît une fête du Travail, alors que Jean-Baptiste André Godin venait tout juste d'achever la rédaction de Solutions sociales. La date de la manifestation est fixée au 5 juin ; elle est toujours célébrée aujourd'hui.
En 1889, la IIe Internationale socialiste se réunit à Paris, à l'occasion du centenaire de la Révolution française et de l’exposition universelle.
Sous l’impulsion de Jules Guesde et de son PO (Guesde inventera le terme de « fêtes du travail » en 1890) et sur une proposition de Raymond Lavigne, cette Internationale décide le 20 juillet 1889 de faire de chaque 1er mai une journée de manifestation avec pour objectif la réduction de la journée de travail à huit heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé). Le 1er mai 1890, l'événement est ainsi célébré dans la plupart des pays, avec des participations diverses.
Le 1er mai 1891, à Fourmies, dans le Nord, en France, la manifestation tourne au drame : la police tire sur les ouvriers et fait neuf morts (voir la Fusillade de Fourmies et affaire de Clichy). Avec ce nouveau drame, le 1er mai s’enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens. Les militants épinglent une églantine écarlate (Rosa canina ou Rosa rubiginosa), fleur traditionnelle du Nord, en souvenir du sang versé et en référence à Fabre d'Eglantine.
L'Internationale socialiste
Quelques mois plus tard, à Bruxelles, l'Internationale socialiste renouvelle le caractère revendicatif et international du 1er mai.
Le 23 avril 1919, le Sénat ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant une journée chômée.
En 1920, la Russie bolchévique décide que le 1er mai sera désormais chômé et deviendra la fête légale des travailleurs.
Sous Vichy
Le 24 avril 1941, le maréchal Pétain instaure officiellement par la loi Belin le 1er mai comme « la fête du Travail et de la Concorde sociale », appliquant ainsi la devise Travail, Famille, Patrie : par son refus à la fois du capitalisme et du socialisme, le régime pétainiste recherche une troisième voie fondée sur le corporatisme, débaptisant « la fête des travailleurs » qui faisait trop référence à la lutte des classes. À l’initiative de René Belin, ancien dirigeant de l’aile anticommuniste de la CGT (Confédération générale du travail) devenu secrétaire d’État au travail dans le gouvernement de François Darlan, le jour devient férié, chômé et payé. La radio ne manque pas de souligner que le 1er mai coïncide aussi avec la fête du saint patron du maréchal, saint Philippe. L’églantine rouge, associée à la gauche, est remplacée par le muguet. Cette fête disparaît à la Libération.
L'Après-guerre
En avril 1947, sur proposition du député socialiste Daniel Mayer et avec le soutien du ministre communiste du Travail Ambroise Croizat, le 1er mai est réinstitué jour chômé et payé dans le code du travail, sans être une fête nationale (mais il n’est pas officiellement désigné comme fête du Travail). Ce n’est que le 29 avril 1948 qu’est officialisée la dénomination « fête du Travail » pour le 1er mai.
Beaucoup à gauche voudraient que la fête du Travail redevienne la fête des Travailleurs, rejetant les mesures de Pétain. Par contre l’églantine rouge (d’origine révolutionnaire) n’est plus vraiment une revendication, d’autant que la vente libre du muguet par tous ce jour-là donne l’occasion aux syndicats de rencontrer la population et de faire connaître leurs activités et revendications.
Défilés interdits
Cette fête disparaît dans les années 1950 et 1960, les défilés étant interdits lors des guerres d'Indochine et d'Algérie, il faut attendre le 1er mai 1968 pour que la CGT organise une grande manifestation dans les rues de Paris.
Manifs syndicales et politiques
Des manifestations syndicales, voire intersyndicales ou unitaires (selon les années, les revendications et les mouvements sociaux en cours), ont lieu dans les grandes villes de France le 1er mai, les plus importantes d'entre elles ayant traditionnellement lieu à Paris. Alors que la SFIO a abandonné au mouvement syndical la maîtrise du 1er mai dès sa naissance, certains partis tentent de se réapproprier cette fête, tel le Front national qui y défile depuis 1988 pour rendre hommage à Jeanne d'Arc ou l'UMP du président de la République Nicolas Sarkozy qui rassemble ses partisans en 2012 en se réclamant de la fête du « vrai travail ».
La fête du muguet de mai
Le 1er mai 1561, le roi Charles IX de France initie cette tradition : ayant reçu à cette date un brin de muguet en guise de porte-bonheur, il décida d'en offrir chaque année aux dames de la cour ; c'est au début du XXe siècle que cette tradition se confond avec celle de la Fête du Travail, supplantant alors l'églantine rouge.
En France, dès 1890, les manifestants du 1er mai ont pris l'habitude de défiler en portant à la boutonnière un triangle rouge. Celui-ci est quelques années plus tard remplacé par la fleur d'églantine (Rosa canina ou Rosa rubiginosa), reprenant peut-être les coutumes de l'arbre de mai. En 1907, à Paris, le muguet, remplace cette dernière. Le brin de muguet est porté à la boutonnière avec un ruban rouge.
Au début du XXe siècle, il devient habituel, à l'occasion du 1er mai, d'offrir un brin de muguet, symbole du printemps en Île-de-France. Aujourd'hui, une tolérance de l'administration fiscale dans certaines communes permet aux particuliers et aux organisations de travailleurs de vendre les brins de muguet sans formalités ni taxes sur la voie publique en respectant toutefois les autres obligations légales (il s'agit par exemple de muguet du jardin ou des bois et non pas de muguet acheté, sinon ce serait de la revente).