Aujourd'hui : L'Olympia
C'est le plus ancien music-hall de Paris encore en activité. Elle est propriété du groupe Vivendi depuis 2001
En 1888, Joseph Oller - le fondateur du Pari Mutuel et du Moulin Rouge - pose ses montagnes russes dans la cour d'un bâtiment donnant sur le 28, boulevard des Capucines. Le préfet de police Henri Lozé, craignant l'incendie des montagnes russes bâties en bois, demande la fermeture de l'attraction. Oller procède donc à la démolition des montagnes russes et fait édifier une salle de spectacle de 2000 places : l'Olympia.
L'inauguration a lieu le 11 avril 1893, avec comme toutes premières vedettes La Goulue (danseuse de cancan), Loïe Fuller (danseuse américaine) et Fregoli (transformiste).
Les frères Isola dirigent l'établissement de 1898 à 1911. Les attractions foraines (acrobates, contorsionnistes, etc) occupent la scène. De 1911 à 1914, Jacques Charles y monte des revues de music-hall, Mistinguett et Yvonne Printemps s'y produisent. En 1916 Raphaël Beretta et Léon Volterra en prennent la direction. Pendant la Première Guerre mondiale la salle ferme ses portes.
Paul Franck leur succède de 1918 à 1928. Il introduit dans les attractions de plus en plus de chanson. Entre autres vedettes, passent alors à l'Olympia Fragson, Fréhel, Damia, Marie Dubas et Lucienne Boyer.
Mais au fil du temps la salle se remplit de moins en moins. Elle devient alors, en 1929, un cinéma sous le nom de Théâtre Jacques-Haïck. Il y avait alors un orgue Cavaillé-Coll (11 rangs, xylophone, cloches et 24 accessoires) joué entre autres par Gilbert Leroy. Pendant la seconde guerre mondiale, l'armée allemande, puis l'armée américaine investissent le lieu. Le cinéma y règne jusqu'en 1954.
Jacques Haïk (créateur du cinéma Le Grand Rex) reconstruit entièrement l'intérieur et le hall de l'ancien music-hall de Joseph Oller pour en faire une magnifique salle. En 1954, la Sato (société du « Groupe Jacques Haïk », propriétaire du fonds de commerce de l'Olympia), finance intégralement une sonorisation moderne et engage Bruno Coquatrix comme directeur.
Le nouvel Olympia s'ouvre le 5 février 1954. Bruno Coquatrix, son nouveau directeur, rend la salle à la chanson. Le public afflue. Sur scène se succèdent Lucienne Delyle accompagnée de Aimé Barelli, et Gilbert Bécaud y fait ses débuts. Ce succès va donner des ailes à la salle, et sa renommée va aller grandissante. Tous les grands de la chanson se produisent alors sur cette scène devenue mythique Georges Brassens, Jacques Brel, Léo Ferré, Édith Piaf, Juliette Gréco, Barbara Johnny Hallyday... La programmation ne se limite pas à des artistes français : les Beatles, les Rolling Stones, entre autres fouleront la scène dans les années 1960.
En octobre 1956, Bruno Coquatrix et le directeur d'Europe 1 décident de s'associer pour créer les Musicoramas. Le lundi, jour de relâche de l'Olympia, la scène est alors occupée par un récital unique produit par la radio et diffusé soit en direct, soit quelques jours plus tard sur ses ondes.
L'Olympia est également la salle qui fait connaître Dalida en 1956 lors de l'émission Les Numéros 1 de demain. Elle s'y produit à huit reprises.
1961 est une année riche. Gilbert Bécaud venu y créer Et Maintenant. Mais l'année 1961 est contrastée, l'Olympia est au bord de la faillite, Bruno Coquatrix fait appel alors à Édith Piaf, qui, encore très malade y chante Non, je ne regrette rien, Mon Dieu, les Flonflons du bal, elle y tiendra trois mois jusqu’à deux représentations par soir.
Jacques Tati la suppléera en présentant Jour de fête à l'Oympia, qui reprend certaines scènes de son premier film, Jour de fête, en partie colorisé pour l’occasion et en y mêlant des acrobaties et des sketches bien réels. Des prouesses de ces deux artistes, l'Olympia fut sauvé.
Johnny Hallyday prend la suite. Il est le premier artiste de sa génération à faire l'Olympia, et il provoque un tel enthousiasme auprès de son public en effervescence que l'on doit commander de nouveaux sièges.
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Prévue dans la foulée, Marlène Dietrich se dédit. C'est ainsi que Jacques Brel, qui faisait déjà régulièrement partie du programme de l'Olympia depuis 1954, s'y retrouve pour la première fois en haut de l'affiche (malgré les réticences de Bruno Coquatrix6) et est accueilli avec succès. En 1964, il y interprète pour la première fois Amsterdam et fait un triomphe. En octobre 1966. Brel y fait ses adieux officiels, ayant décidé d’arrêter définitivement le tour de chant ; après trois semaines consécutives, sa dernière, retransmise en direct à la télévision, reste l'une des plus émouvantes et mémorables soirées de l'histoire de l'établissement9 : à la fin, l'ovation du public n'en finissant pas, le chanteur se décide à revenir au bout d'environ 30 minutes en peignoir sur scène pour un ultime salut.
Jusqu'en 1967, Johnny Hallyday se produit régulièrement à l'Olympia : en 1962, 1964 pour cinquante sept représentations qui précédent son départ au service militaire ; rendu à la vie civile, il y fait sa rentrée à l'automne 1965 ; en 1966 lors d'un Musicorama qui relance totalement sa carrière (Jimi Hendrix et son groupe y fait ses débuts en première partie) et 1967, où il se produit avec Sylvie Vartan. Le chanteur congolais Tabu Ley Rochereau serait en 1970, le premier congolais a se produire dans l'Olympia de Paris. Après ce récital, Hallyday délaisse l'Olympia devenu « trop étroit » pour se produire dans de plus grandes salles (en nombres de spectateurs), d'abord au Palais des sports, puis (plus tard), au Zénith et Bercy... Il faut attendre l'an 2000, pour qu'il revienne boulevard des capucines, où pour ses quarante ans de carrière, il y donne quarante deux représentations durant l'été. Une exception toutefois, en 1973, où à la demande Bruno Coquatrix, faisant face à des difficultés de trésorerie qui menace l'Olympia de fermeture, le chanteur s'y produit gracieusement du 19 au 23 juin1. À l'occasion de sa tournée Flashback Tour, en 2006, il y donne encore quelques représentations en décembre.
Les 13 et 16 octobre 1969, le grand pianiste György Cziffra fait deux récitals retentissants où il joue Couperin, Rameau, Daquin, Scarlatti, Lully, Hummel, Mozart, Ravel, Chopin, Falla, Liszt, Mendelssohn.
Le 28 février 1972, l’unique concert donné par Alan Stivell, accompagné de nombreux musiciens, relance l’intérêt du public pour la musique celtique, phénomène amplifié par une retransmission radiophonique et un enregistrement qui se vend à 1 500 000 exemplaires.
En 1979, à la mort de Bruno Coquatrix, sa femme Paulette et sa fille Patricia héritent la salle de spectacle à parts égales.
Grâce à Bruno Coquatrix et par la suite son neveu Jean-Michel Boris (qui en prend la direction de 1979 à 2001), l'Olympia a accueilli les plus grands artistes de toutes les époques.
Le record de durée est établi par Michel Sardou en 1995, qui reste à l'affiche durant six mois et donne 113 représentations du 10 janvier au 26 mars et après prolongation du 11 au 30 avril, achève finalement son tour de chant le 10 juin.
En plus de la musique et de la chanson, l'Olympia accueille une grande variété de spectacles, comme des cirques, des ballets, des films et des opérettes.
L'Olympia aujourd'hui
Le music-hall étant menacé de destruction depuis longue date, sa reconstruction est rendue nécessaire par la destruction totale de l'immeuble qui abrite l'Olympia, et la restructuration prévue à l'arrière du bâti avec la création d'une place. Le groupe d'immeubles fait alors partie d'un projet de rénovation, dans lequel la salle devait initialement disparaître.
Les parties vues et cachées de l'ancienne salle de billard sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 23 mai 1991. Le 14 avril 1997 a lieu la dernière représentation de l'ancien Olympia.
La salle et son célèbre hall rouge sont alors rebâtis à l'identique en sept mois, en arrière à quelques mètres de l'emplacement d'origine, la façade n'ayant pas été touchée, et la nouvelle salle ouvre ses portes en novembre 1997 avec Gilbert Bécaud. Si les coulisses ont un peu plus changé, la salle et la scène sont restées quasiment les mêmes.
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En août 2001, Vivendi Universal, devenu Vivendi en 2006, rachète la salle de spectacle.
Arnaud Delbarre, directeur général de la salle depuis 2002 (en remplacement de Jean-Michel Boris), quitte ses fonctions le 30 juin 2015. L'Olympia est présidé aujourd'hui par Simon Gillham, par ailleurs membre du directoire de Vivendi et président de Vivendi Village dont L'Olympia est une des entités. Ce dernier initie une série d'initiatives visant à élargir le public de L'Olympia, à l'instar de l'organisation des Olympia by Night, dont la première édition a lieu le 2 avril 2016
Jean Servat et Karen Cheryl, dans l'émission les grands du rire nous racontent l'histoire de l'Oympia de Bruno Coquatrix,avec des extraits de chansons enregistrées à l'Olympia....
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L'Olympia nous ouvre ses portes et nous dévoile ses coulisses. Une visite virtuelle pour découvrir ce que vous ne connaissez pas de cette mythique salle de spectacle.
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Il y a des histoires d'amour qui naissent à L'Olympia. Pendant un concert, dans les coulisses, le temps d'un verre au bar...
Jean-Michel Boris, ancien directeur général de L'Olympia, nous raconte l'une d'entre elles : la sienne
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Une exposition inédite du 26 avril 2016 au 15 juin 2016 "L’Olympia, hier, aujourd’hui, demain", réunissant pour la première fois un ensemble de photos rares, de témoignages vidéo exceptionnels, de costumes de scènes et d’objets originaux, retraçant l’histoire de ce haut lieu musical et des artistes qui ont fait sa renommée.
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