René Trouin, sieur du Gué, dit Duguay-Trouin, né le 10 juin 1673 à Saint-Malo et mort le 27 septembre 1736 à Paris est un corsaire français.
Né dans une famille d'armateurs malouins, il commence sa carrière en 1689 et reçoit, dès 1691, le commandement d'un navire. Son courage, le respect qu'il a gagné auprès de ses hommes, ainsi que ses victoires contre les Anglais et les Hollandais au cours des deux dernières guerres de Louis XIV lui ont assuré une ascension très rapide dans la hiérarchie maritime. Ses campagnes sont parmi les plus belles de l'histoire navale française.
Il gravit très vite, grâce à son talent et sa pugnacité tous les échelons de la hiérarchie militaire : capitaine de navire corsaire à 18 ans, capitaine des vaisseaux du Roi à 24 ans, chevalier de l’ordre de Saint-Louis à 34 ans, anobli à 36 ans, chef d’escadre à 42 ans. Il siège à 50 ans en 1723 au Conseil des Indes, il est nommé lieutenant général des armées navales en 1728, pour finir par commander successivement les ports de Brest en 1731 et de Toulon en 1736.
Trois grandes phases se distinguent dans cette carrière militaire. Tout d’abord, de 1689 à 1697, la période corsaire. Puis de 1697 (année où il reçoit son brevet de Capitaine de frégate) à 1713 il navigue comme officier supérieur de la Royale. Enfin, après la signature du traité d’Utrecht (11 avril 1713) qui ramène la paix en Europe, Duguay-Trouin se consacre au commandement à terre.
On estime à un peu plus de quatre-vingts le nombre de combats et d’abordages auxquels participa Duguay-Trouin ou qu’il dirigea de 1689 à 1711, soit en moyenne près de sept affrontements par an. Il est bien sûr impossible d’en faire un compte rendu détaillé ici, mais on peut s’appuyer sur le récit des Mémoires de Duguay-Trouin pour entrer dans les enjeux de la guerre navale au tournant du XVIIe et du XVIIIe siècle.
La carrière de Duguay-Trouin se déroule sur les deux dernières guerres de Louis XIV : la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1689-1697) et la guerre de Succession d’Espagne (1702-1713). Deux conflits longs, acharnés, d’envergure mondiale, où le royaume de France se retrouve seul (ou presque) sur terre comme sur mer contre tous ses voisins ligués contre lui. Deux conflits où la France doit soutenir un immense effort naval face aux deux puissances navales de l’époque : la Hollande et le royaume de Grande-Bretagne.
La bataille de Rio en 1711
Parti en juin 1711 , le convoi glissa entre les doigts d'une escadre anglaise venue musarder devant Brest, et se présenta devant Rio le 12 septembre où l’attaque commença aussitôt : « Il était évident que le succès de cette expédition dépendait de la promptitude, et qu’il ne fallait pas donner aux ennemis le temps de se reconnaître ». (voir le récit de cette bataille en cliquant ici) .
Le gouverneur fut contraint à la négociation pour éviter la destruction et le pillage complet de la ville. Les habitants durent racheter leur bien à prix d'or et une rançon considérable en argent et marchandises tropicales fut versée à Duguay-Trouin alors que les cinq cents prisonniers français encore vivants de l'expédition Duclerc de 1710 étaient libérés. Finalement, 60 navires marchands, trois vaisseaux de guerre, deux frégates et une immense quantité de marchandises étaient pris ou brûlés. La ville souffrait un dommage de plus de 25 millions de livres.
On restait dans une expédition corsaire et il n'était pas question de conquête permanente : l'escadre se retira donc (13 novembre) pour prendre le chemin du retour. Retour très difficile car la flotte fut dispersée par une violente tempête après avoir franchi l'équateur.
À l'arrivée à Brest (6 février 1712) trois navires avaient sombré, dont Le Magnanime qui ramenait une large partie du butin (avec « six cent mille livres en or et en argent »). Néanmoins le bénéfice financier de l'opération restait considérable : il rapportait à Brest plus de 1,3 tonne d’or, sans compter les 1 600 000 livres de la cargaison de deux navires revenus bien plus tard après un immense détour par la « mer du sud ».
En savoir plus avec Wikipédia sur Duguay Trouin en cliquant ici