Chanson d'automne est un des plus fameux poèmes de Paul Verlaine, écrivain et poète français du XIXe siècle, né à Metz (Moselle) le 30 mars 1844 et mort à Paris le 8 janvier 1896 (à 51 ans). Il est paru dans Poèmes saturniens en 1866.
Sa première strophe, légèrement altérée, a été utilisée par Radio Londres le 5 juin 1944 à 21 h 15, peu avant le débarquement de Normandie, pour informer le réseau de résistance "Ventriloquist" (et non l'ensemble de la Résistance française) que celui-ci aurait lieu dans les heures suivantes. L'armée allemande aurait réussi, sans en tirer partie, à décrypter ce message.
Citations et modifications
Le poème commence ainsi :
- Les sanglots longs
- Des violons
- De l’automne
- Blessent mon cœur
- D’une langueur
- Monotone.
Ces deux premières strophes sont présentes sur l'avers de la pièce de 2 euros commémorative française émise à l'occasion de la célébration du 70e anniversaire du débarquement de Normandie le 6 juin 1944.
Cette citation est souvent utilisée à tort avec les termes « bercent mon cœur ». Charles Trenet a notamment réalisé une chanson1 à partir de ce poème, où il a choisi de dire « bercent mon cœur », probablement pour rendre le texte plus consensuel. Georges Brassens, ayant repris la chanson de Trenet, y remettra la strophe originale. Ce choix fut aussi celui de Léo Ferré pour l'adaptation du même poème dans Verlaine et Rimbaud (cependant dans l'enregistrement public du DVD Léo Ferré chante les poètes, Ferré dit aussi « bercent » dans le premier couplet, et « blessent » dans sa reprise en fin de chanson).
Cette citation est aussi utilisée au début d'une chanson du groupe québécois Aut'Chose intitulée Chanson d'automne.
Avant cela on trouve l'erreur dans Histoire de la littérature française d'Émile Faguet, datant de 1900-1905, et sur une épreuve d'une lithographie de Frédéric-Auguste Cazals, où elle est corrigée.
La suite du poème se compose des deux strophes suivantes :
- Tout suffocant
- Et blême, quand
- Sonne l'heure,
- Je me souviens
- Des jours anciens
- Et je pleure ;
- Et je m'en vais
- Au vent mauvais
- Qui m'emporte
- Deçà, delà,
- Pareil à la
- Feuille morte.
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Ce poème est également cité par :
- Serge Gainsbourg, en 1973, à plusieurs reprises tout au long de la chanson Je suis venu te dire que je m'en vais (« comme dit si bien Verlaine “au vent mauvais” », etc.) ;
- Boby Lapointe dans Monsieur l'agent (« Au violon mes sanglots longs / Bercent ma peine / J'ai reçu des coups près du colon / J'ai mal vers l'aine ! ») ;
- Pierre Perret dans la chanson « Les seins » (« Mes airs mélodieux faisaient jaillir de ses yeux ronds / Des gros sanglots longs sur ses violons ») ;
- Les Discrets dans Chanson d'automne, où le poème fait office de paroles ;
- Charles Trenet dans Chanson d'automne, où le poème fait de même office de paroles ;
- Alain Barrière dans Elle était si jolie, qui se déroule elle aussi à l'automne, dans une réminiscence du poème verlainien par l'usage de la même expression : "au vent mauvais" ; dans le même couplet, le chanteur "pleure souvent" ce qui n'est pas sans rappeler les "sanglots longs" de Verlaine ;
- Dooz Kawa, dans Tristement Célèbre ("Les sanglots longs des violons / de l'automne m'isolent / débarquement au bloc B / et les feuilles sont tombées / et séchées sur le sol...").
- Oksana Zaboujko, dans son roman Le Musée des Secrets abandonnés.
- Dionysos, dans leur album Vampire en pyjama pour introduire l'album sur le titre Chanson d'été.
- Girls Und Panzer Der Film, les deux premières strophes sont citées dans le film pour annoncer l'aide des différents lycée envers le lycée Ooarai.