Sous son nom français, elle ne s'est pas encore fait une vraie place dans le calendrier des journées mondiales. Il faut dire qu'elle nous arrive en ligne droite des Etats-Unis d'Amérique. En fait, on s'en serait douté...
Junk food world day : C'est son véritable nom, outre-atlantique. On désigne par ces termes toutes les nourritures trop grasses, trop sucrées, trop riches, qui font le quotidien de l'américain moyen.
Lui consacrer une journée mondiale c'est peut-être enfin se rendre compte de ce que ce type d'alimentation peut avoir de néfaste pour la santé... mais de là à changer les habitudes !
La malbouffe augmente le risque de dépression
Le risque de dépression a été corroboré par une étude espagnole de janvier 20112 qui a porté sur 12 059 personnes et a analysé leur alimentation durant six ans : les résultats suggèrent un risque de dépression « 48 % plus élevé » pour les sujets ayant consommé des graisses saturées par rapport aux sujets se nourrissant d'une autre manière3.
Effets suspectés sur le cerveau, chez les mâles
Un lien a été constaté entre l'obésité, les maladies cardiaques et l'inflammation du cerveau chez la souris mâle et non chez la femelle. Après avoir exploré ce phénomène, des chercheurs ont publié une étude (en 2014 dans la revue scientifique américaine Cell Reports spécialisée dans la biologie cellulaire), concluant que chez des souris de laboratoire des deux sexes ayant subi un régime riche en matières grasses tel que décrit par le vocable malbouffe (« Junk food » dans l'article), les cerveaux des souris mâles sont effectivement devenus nettement plus sensibles aux lésions inflammatoires que ceux des souris femelles. Les auteurs estiment que les œstrogènes spontanément produits par les femelles auraient un effet protecteur. En outre les souris mâles exposées à ce régime alimentaire étaient plus enclines à l'intolérance au glucose et à des altérations de la fonction cardiaque. Ceci laisse craindre que des effets similaires soient possibles chez l'homme. Cette étude pointe la responsabilité des acides palmitiques comme cause de l'inflammation cérébrale chez les mâles, mais il a aussi été montré qu'un régime riche en sucre peut causer une inflammation de l'hypothalamus chez le rat de laboratoire5.
Une étude américaine sur des écoliers entre 10 et 14 ans6 publiée en décembre 2014 met en évidence un lien entre consommation de malbouffe et résultats scolaires.
Opposants à l'alimentation dénaturée
Un des opposants déclaré à la malbouffe le plus marquant est l'altermondialiste député européen José Bové, ancien porte-parole du troisième syndicat agricole français : Confédération paysanne. Celui-ci tire sa légitimité de son activité d'éleveur de brebis sur le causse du Larzac mais surtout de ses actions militantes mettant l'accent sur l'importance de l'autosuffisance alimentaire et la préservation de l'environnement. Pour les filières d'exploitations agricoles spécialisées dans l'élevage bovin ayant adopté le système intensif comme moyen de production et fournisseurs des chaînes de fast-foods, cette légitimité est mise en doute.
À la suite de Jamie Oliver, des chefs cuisiniers français médiatisés comme Cyril Lignac ont décidé depuis les années 1990 de réagir et de faire de l'éducation culinaire et de l'éducation au goût dans les écoles, la Semaine du Goût a été créée. Des agriculteurs, des associations et mouvements de consommateurs et des diététiciens sont également en première ligne, notamment pour veiller à l'alimentation des jeunes et faire évoluer la publicité et la législation française.
A voir le documentaire : Malbouffe , Obesité , sans frontières , enquete 2016 de Le Monde en face de France5
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