Mar30Mar2021

Que du bonheur ! De nouveaux habitants à Juvelize...

cigogne à JuvelizeSi la plupart des villages alentours comptaient leurs nids de cigognes, le nôtre était encore boudé par ces grands volatiles. Depuis la semaine dernière, c'est fait, un couple a bâti son nid au sommet d'un lampadaire près de l'église, rue Haute à Juvelize.

En Europe de l'Est, on pensait que les cigognes nichant sur une maison apportaient l'harmonie à la famille, qu'un village comptant beaucoup de ces oiseaux ferait une bonne moisson, et que l'animal pouvait prédire le temps : une agitation des cigognes était présage de mauvais temps, si l'oiseau se tenait sur une patte il allait faire froid, et s'il claquait du bec la journée serait ensoleillée.

La Cigogne blanche se reproduit dans les zones agricoles ouvertes près de zones humides, construisant son grand nid de branches dans les arbres, sur les bâtiments, ou sur une plate-forme bâtie par l'homme et prévue à cet effet. Les nids sont généralement construits en colonies lâches, mais on a compté jusqu'à neuf nids sur un même toit. Généralement placé à grande hauteur, il est à l'abri des prédateurs terrestres, mais peut occasionnellement être construit au sol. L'espèce nidifie souvent à proximité de l'habitat humain ; les nids peuvent être construits sur les églises ou d'autres bâtiments. Chaque nid mesure de un à deux mètres de profondeur, de 0,8 à 1,5 m de diamètre et pesant de 60 à 250 kg.

Dans la mythologie slave, la cigogne fait naître les âmes en les apportant du paradis, Iriy, jusque sur la Terre, au printemps et en été. Dans le folklore germanique, Holda donne vie aux nouveau-nés à partir des âmes des défunts et l'oiseau est chargé d'apporter les enfants aux parents. Ces croyances sont toujours présentes dans la culture populaire moderne de nombreux pays slaves, au travers de l'histoire pour enfants simplifiée expliquant que les cigognes apportent les enfants dans ce monde.

Le caractère durable de ce mythe du nouveau-né est possiblement lié au fait qu'il remédie à l'inconfort de parler de sexe et de procréation à des enfants. Les oiseaux ont longtemps été associés à des symboles maternels, des déesses païennes comme Junon ou Ilithyie jusqu'au Saint-Esprit, et la cigogne peut avoir été choisie pour son plumage blanc (représentant la pureté), sa taille (elle est assez grande pour transporter un nouveau-né) ou son vol à haute altitude (comparé à un vol entre la Terre et le Ciel)
Le mythe est toujours entretenu avec des utilisations dans les faire-part de naissance, ou dans la publicité pour des produits tels que des couches. Chez les Schtroumpfs, de la bande dessinée de Peyo, c'est également la Cigogne blanche qui apporte les bébés les nuits de « lune bleue ».
Une étude à long terme montrant une corrélation trompeuse entre le nombre de nids de cigognes et celui des naissances humaines est souvent citée dans l'enseignement basique des statistiques comme un exemple montrant que corrélation n'implique pas nécessairement causalité : c'est une illustration du sophisme cum hoc ergo propter hoc, parfois appelé « effet cigogne ».

En Europe occidentale, la Cigogne blanche reste un oiseau rare, mais grâce aux efforts de conservation elle est aujourd'hui en progression constante. En 2004 les Pays-Bas comptent 528 couples reproducteurs, et 700 en 2008. En France, où l'espèce avait presque disparu dans les années 1970, elle est actuellement en train de reconquérir l'ensemble du pays : on comptait 973 couples en 2004, chiffre porté à 1 750 en 2011, puis à 2 400 en 2017.

Le mot « cigogne » est issu probablement de l'ancien provençal cegonha, venant lui-même du latin cĭcōnĭa, initialement retrouvé dans les œuvres d'Horace et d'Ovide, d'où sont issus aussi les mots cigüeña en espagnol, cicogna en italien et cegonha en portugais. La Cigogne blanche a porté de nombreuses appellations en français, dans les dialectes locaux ou les langues régionales, dont ciconia, cigogno, cigougno, cigoigno, chigogne ou chigane. Les anglophones et les suédophones la nomment stork, les germanophones Storch, qui selon une étymologie populaire, proviendrait du cri « Starke ihn » — en allemand « donne-lui de la force » — qu'aurait lâché une cigogne prise de pitié lors de la crucifixion du Christ. En réalité, la forme germanique initiale *sturkaz, à l'origine des différentes formes dans les langues germaniques, repose sur un radical *sturk-, *sterk- évoquant la raideur de la démarche de l'oiseau.

Les Cigognes blanches quittent leur aire de reproduction d'été en août et septembre en Europe, s'envolant vers le sud pour rejoindre l'Afrique. Plutôt solitaires lors de la nidification, elles se montrent particulièrement grégaires pour la migration. Elles passent l'hiver dans la savane du Kenya et d'Ouganda, au sud jusque dans la province du Cap, en Afrique du Sud. Dans ces quartiers d'hiver, elles se rassemblent en grands groupes qui peuvent dépasser le millier d'individus. Certains oiseaux partent vers l'ouest, dans l'ouest du Soudan et du Tchad, et peuvent rejoindre le Nigeria. Au printemps, les oiseaux reviennent vers le nord et passent par le Soudan et l'Égypte de février à avril. Ils sont de retour en Europe vers fin mars et avril, après un trajet moyen de 49 jours, alors que le périple d'automne est accompli en 26 jours environ. Le vent arrière ou la rareté de la nourriture et de l'eau augmentent la vitesse moyenne du vol.

cigogne de juvelizeCliquez sur l'image pour agrandir

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