Lun25Mai2020

Heure de pointes : Jewels ( Joyaux) de George Balanchine

joyauxNous avons évoqué hier Gabriel Fauré à l'occasion de notre visite de l'église de la Madeleine. Élève de Saint-Saëns et de Gustave Lefèvre à l’École Niedermeyer de Paris, il est d'abord maître de chapelle de l'église de la Madeleine à Paris. Il en assure plus tard les fonctions d'organiste, titulaire du grand orgue. Il est ensuite nommé professeur de composition au Conservatoire de Paris, puis directeur de l’établissement de 1905 à 1920. Nous retrouvons aujourd'hui sa musique dans un ballet ..

 

Jewels (Joyaux) de George Balanchine

Ce ballet fut pour Balanchine comme une symphonie en trois mouvements :

EMERAUDES : c’est Paris la poétique, la romantique, l’école de danse française qui représente poétiquement la grâce, les poses, les arabesques élégantes. La danseuse doit être féminine, délicate, rêveuse, bercée par la mélodie, ses lignes corporelles sont d’une grande pureté. Le tout sur la musique de Gabriel FAURÉ ( Pelleas et Melisande en 1888, et, Shylok en 1889)

RUBIS : c’est New-York la pétillante, la bouillonnante. C’est Broadway ! La danse y est pleine de vitalité, jazzy, rappelant la comédie musicale de Fred Astaire et Ginger Rogers. Il y a du déhanchement, de l’audace, des poses ondulantes sur la musique de Igor STRAVINSKY ( lequel fut un grand ami du chorégraphe – Il choisira Capriccio pour piano et orchestre avec ses accents martelés et syncopés. Une musique piquante et vigoureuse)

DIAMANTS : c’est la danse éclatante de Marius Petipa à St Pétersbourg. C’est le ballet blanc en tutus endiamentés, éblouissants, façon » le Lac des cygnes » ou » Casse Noisette » lors de la danse des flocons. C’est le grand romantisme de l’école de danse russe, le faste du style impérial sur la sublime musique de Piotr I. TCHAÏKOVSKY ( extraits de trois Symphonies écrites entre 1865 et 1875 : Rêve d’hiver, Petite Russie et Polocca.

L'intégral de ce ballet au théâtre Bolshoï de Moscou

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George Balanchine est réuni dans ce merveilleux ballet : ses splendides Pas de Deux, ses élégantes et raffinées Arabesques, sa » danseuse idéale » très féminine, son hommage à trois villes et écoles de danse chères à son coeur … Tout est là !

Pourquoi un ballet sur les pierres précieuses ? L’idée lui est venue lorsque son ami le célèbre violoniste Nathan Milstein lui a présenté un jour Claude Arpels, de la prestigieuse Joaillerie de la 5e Avenue à New York. Van Cleef & Arpels c’est la classe, le luxe et le raffinement dans le bijou et une enseigne connue dans le monde entier.

Balanchine aimait beaucoup les bijoux et lorsqu’il vit la superbe collection de Monsieur Arpels, ce fut pour lui une grande source d’inspiration. Trois pierres vont le fasciner : l’émeraude, le rubis et le diamant. Toutes trois vont devenir un ballet qui sera créé pour le New York City Ballet en 1967 avec ses muses : Suzanne Farell, Violette Verdy, Patricia Mc Bride, Mimi Paul.

Violette Verdy ( avec Elisabeth Maurin expliquant l'esprit Balanchine !

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Ici Violette Verdy, la grande ballerine Balanchine dans des variations de LA SOURCE et EMERAUDES (qu'il a chorégraphiée pour elle) et avec Conrad Ludlow dans BALLET IMPERIAL (il a plus tard changé le nom en TCHAIKOVSKY PIANO CONCERTO # 2).

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Il s’agit d’une sorte de » écrin » que le chorégraphe a imaginé pour faire honneur au monde du ballet avec des costumes qui se devaient de briller comme les pierres qu’ils représentaient. Ils furent créés par la costumière américaine Barbara Karinska à laquelle il fut demandé de bien respecter les couleurs des pierres.

C’est une chorégraphie bien pensée qui est un florilège d’Arabesques, Variations, Ensembles, Pas de Deux. Tout y est brillant, élégant, étincelant . Un ballet qui met en valeur celles et ceux qui l’interprètent.

A sa mort, George Balanchine a laissé des instructions très strictes qui devaient être respectées par toutes les compagnies qui , un jour, souhaiteraient produire ce ballet ou une partie. La Fondation Balanchine, qui détient les droits, est très vigilante en la matière. Elle demande, en particulier, que la qualité artistique ne trahissent jamais le ballet original. Il ne peut y avoir aucune relecture du ballet et il ne peut absolument pas être modifié.

Source : pointespalettespartition.wordpress.com

 

 

 
 
 

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