On parle beaucoup du centenaire de la Grande Guerre, mais on a un peu tendance à oublier que 30 ans après, les populations revivaient les mêmes tragédies. Même si actuellement on parle de crise mondiale, depuis plus de deux générations, nous n'avons pas connu de guerre. Souhaitons juste que tous ces conflits, un peu partout dans le monde et en Europe en particulier, ne débouchent pas sur de telles catastrophes, c'est en cela qu'il est important de se souvenir !
Aux premières heures de la libération de la capitale, le 25/08/1944, Place de l'Hôtel de Ville, le général de GAULLE prononce un discours avec sa célèbre "petite phrase" :"... Paris, Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré !... libéré par lui-même, libéré par son peuple, avec le concours des armées de la France..."
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Les combats en banlieue sont sévères mais les soldats de la 2e DB qui combattent sans dormir pendant deux jours et deux nuits ne peuvent être ralentis par les points d'appui allemands. La vive résistance allemande est culbutée, sans souci des pertes importantes chez les Français, et les éléments de la 2e DB entrent dans Paris par la porte d'Orléans le 24 août 1944. Les jeunes membres de la Section Motorisée du XVIème arrondissement, mise sur pied et commandée par Jean-Gérard Verdier, contribueront à guider les blindés dans la capitale (ils se feront reconnaitre et s'intégreront séparément aux unités rencontrées, leur apporteront renseignement et éclairage sur les points de résistance allemands, et participeront à leurs côtés aux combats de la Libération de Paris, notamment de l'Etoile, des Invalides et de l'Ecole Militaire).
Sous le commandement du général Leclerc, le capitaine Dronne pénètre dans Paris par la porte d'Italie avec sa 9e compagnie du régiment de marche du Tchad (surnommée la Nueve, car essentiellement constituée de républicains espagnols) forte de 15 véhicules blindés (11 half-tracks, 4 véhicules accompagnés de trois chars) pour se poster en renfort des FFI devant l'Hôtel de Ville, le 24 août à 21 h 22, malgré la garnison allemande encore puissante de 16 000 à 20 000 hommes ; en attendant le gros de la 2e division blindée. Le soldat républicain espagnol Amado Granell est le premier « libérateur » à être reçu dans l'Hôtel de Ville par Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance. La 4e division d'infanterie américaine entre par la porte d'Italie le 25 août 1944. Le 25 août, lors de la Libération de Paris, Yvon Morandat avec sa future femme Claire, prend possession de l'hôtel Matignon au nom du Gouvernement provisoire. Guidés par les résistants, les Alliés atteignent la rue de Rivoli malgré de sérieux combats en pleine ville. Les chars français détruisent des Panzers allemands et des colonnes blindées à plusieurs reprises au cours de duels au canon.
Après la blessure du capitaine Jacques Branet qui commandait le détachement d'hommes qui remontait la Rue de Rivoli, l'état-major allemand est fait prisonnier par les Français sous le commandement du lieutenant Henri Karcher. La signature de la reddition des troupes nazies est faite à la gare Montparnasse le 25 août. Malgré tout, des combats sporadiques continuent en particulier du fait des unités SS qui refusent la capitulation du général Von Choltitz en menaçant de fusiller les officiers « traîtres » de la Wehrmacht qui leur commandent la reddition.
Le même jour, Charles de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République française, arrive au ministère de la Guerre rue Saint-Dominique, puis fait à l'Hôtel de ville un discours à la population dont un extrait est resté célèbre : « Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! ».
Georges Bidault lui demande de proclamer la République. De Gaulle refuse : La République n'a jamais cessé d'être ! Vichy fut toujours et demeure nul et non avenu.
Pendant plusieurs jours, la population parisienne est partagée entre la peur et l'enthousiasme. Les combats se poursuivent en banlieue nord, vers Le Bourget et la forêt de Montmorency, où la 47e Division allemande, venue du Pas-de-Calais, tente de freiner l'avance alliée. À Paris même, des tireurs isolés, Allemands ou miliciens, sont signalés à plusieurs reprises. Le 26 août, un défilé de la victoire sur les Champs-Élysées est organisé. La foule joyeuse salue les forces de Leclerc. La cérémonie d'action de grâces à Notre-Dame est perturbée par une fusillade, car des résistants croient (peut-être à tort) avoir aperçu des tireurs embusqués. La nuit suivante, un bombardement aux bombes incendiaires fait environ 200 morts.
On estime le nombre de tués à 130 hommes de la 2e DB, 532 résistants français et environ 2 800 civils pendant les combats pour la libération de Paris. Les pertes allemandes sont de 3 200 tués dans les combats et 12 800 prisonniers.