"C'était un soir, à la bataille de Reichshoffen, il fallait voir les cavaliers charger !"
On se souvient de cet air chanté dans les banquets, les mariages et les fêtes populaires avec grand renfort de coups portés sur les tables.
La mémoire collective a gardé ce nom de bataille comme le synonyme d'une sorte d'exploit et de démonstration de bravoure des cavaliers français.
Aujourd'hui, cette période de notre histoire est presque totalement oubliée, la "Grande Guerre", celle de 1914-1918 est mieux connue car sa médiatisation est plus importante et, pour dire vrai, on se souvient sûrement mieux des guerres gagnées.
Court, le conflit de 70-71 n'aura duré que huit mois mais la diversité des événements qu'il a provoqués, la Commune notamment, en fait un des moments majeurs de l'histoire de France.
Un site web à voir pour tout savoir de la guerre de 1870 : www.laguerrede1870enimages.fr
La guerre franco-allemande, parfois appelée guerre franco-prussienne ou guerre de 1870, opposa du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871, la France et les États allemands coalisés sous l’égide de la Prusse.
Elle se solda par la défaite française et la victoire éclatante des États allemands qui s’unirent en un Empire allemand, proclamé au château de Versailles, le 18 janvier 1871. La victoire allemande entraîna l’annexion par le Reich de l’Alsace-Moselle et l’affirmation de la puissance allemande en Europe au détriment de l’Autriche-Hongrie et de la France.
Cette guerre et la perte de l'Alsace-Moselle engendrèrent pour longtemps en France un sentiment de frustration qui contribua à l'échec du pacifisme, à l'entrée du pays dans la Première Guerre mondiale.
Dès le début de la guerre franco-prussienne, en août 1870, les armées françaises subirent de graves revers en Alsace.
Ayant dû évacuer Wissembourg, Mac-Mahon se replia dans la région des villages de Woerth, Froeschwiller et Reichshoffen, où il était résolu à venger son premier échec de Wissembourg le 4 août 1870.
Vivement attaqués le 6 août, les Français résistent tant bien que mal, mais ils sont bientôt tournés sur leur droite par les Prussiens, près de Morsbronn. C’est alors que les cuirassiers du général Michel et les lanciers chargent pour enrayer un éventuel encerclement. Mais ils vont jusqu’à s’engager dans la grand-rue de Morsbronn où ils sont littéralement exterminés par les Prussiens embusqués dans les maisons. Mac-Mahon se décide alors à la retraite. Pour couvrir son armée, plus au nord, il envoie les cuirassiers du général Bonnemain sur Woerth. Dans des conditions similaires à celles qu’a rencontrées le général Michel, les cuirassiers sont là aussi décimés au milieu des champs de houblon.
Au final, ces deux charges inutiles et stupides, menées sur des terrains peu propices aux cavaliers, n’ont même pas retardé l’avance prussienne. La conséquence militaire de ces défaites fut, au lendemain du 6 août, la substitution de Bazaine à Mac-Mahon comme commandant en chef des armées françaises.
6 août : bataille de Frœschwiller-Wœrth, où les troupes françaises du Maréchal de Mac-Mahon sont mises en déroute.
Charges de Reichshoffen : charges vaines des cuirassiers français sur les villages de Morsbronn, où ils sont anéantis, et de Elsasshausen.
La division du général Frossard est écrasée à la bataille de Forbach-Spicheren.
6 et 7 août : renouvellement des conseils municipaux, dernières élections de l'Empire.
Alcide Dusolier (1836-1918) un homme politique (en septembre 1870, il prit un poste comme secrétaire de Léon Gambetta, ministre de la guerre de l’époque) et journaliste, entre autres pour L'Artiste, Le Figaro, Le Nain jaune et le Courrier français, fait paraître en 1874 :
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Voici ce qu'écrit Alcide Dusolier en ouverture de son ouvrage :
Je me souviens, comme d'hier, du jour où nous apprîmes ici l'écrasement de Mac-Mahon à Reichshoffen.
C'était le 7 août, vers cinq heures.
Il raconte dans son livre ces 6 mois de guerre à la population de province, loin des champs de batailles et tributaires de récits des événements, plus ou moins fantaisistes, par la presse ou la rumeur.
Voici le sommaire du petit opuscule que vous pouvez feuilleter en cliquant sur l'image ci-contre:
Le 7 août en province. - Nos vrais généraux en chef. - Lecture des dépêches. - Départ des volontaires et des anciens soldats. - La dernière manifestation bonapartiste: le martyr d'Hautefaye. - L'homme d'affaires de la Providence. - "L'empereur a été trahi." - "Jules Favre et Gambetta ont caché les armes." - "Les nobles et les prêtres envoient de l'argent aux Prussiens." - Le Quatre septembre fait par le Corps législatif. - La presse réactionnaire acclame la République. - Déposition de M. Thiers. - Comment le Quatre septembre fut accueilli en province. - "L'Empereur a trahi." - Ce que pensent et veulent les paysans - MM. Fourichon, Crémieux et Glais-Bizoin, délégués à Tours. - Arrivée de Gambetta. - Ce que disait alors la Réaction. - Portrait de Gambetta. - Un ministre pour deux ministères. - Sa manière de maintenir l'ordre. - Les préfets Alphonse Gent et Challemel-Lacour. MM. de Freycinet, J. Cazot, E. Spuller. - Le cabinet. - Création des armées. - Bordeaux le 1er janvier 1871. - Patriotisme des journaux monarchistes. - Un gazetier bordelais. - Le tyran Gambetta. - Charette et Bourbaki. - Les votes de l'armée. - Le scrutin du 8 février en Alsace et en Lorraine. - Ce que racontaient nos officiers revenus de captivité. - Le jour est proche