Avec la nature qui éclate sous les rayons d'un soleil printanier précoce, tout le monde se rue dans son jardin pour commencer les plantations mais les nouveaux jardiniers ne veulent plus dépendre des produits phytosanitaires du commerce (souvent hors de prix).
Stimuler la croissance des plantes, renforcer leurs défenses naturelles, éloigner ou éliminer champignons parasites et insectes ravageurs, tout cela semble possible avec quelques préparations. Ce sont les conseils que prodiguent Claude Bureau dans son émission sur France info.
Le célèbre purin d'orties stimule réellement la croissance des plantes et leurs défenses naturelles. Sa richesse en azote et en oligo-éléments en fait un excellent stimulant, notamment pour les jeunes plants, les dahlias et les tomates. Il a en plus des propriétés insectifuges contre le carpocapse et les acariens, de reverdissant pour les plantes d'intérieur et d'accélérateur de compost.
Mais sa popularité ne doit pas faire oublier d'autres préparations à base de plantes, qui peuvent également être très utiles en jardinage biologique :
- la consoude que l'on peut trouver sur le bord des routes, dans les friches, les jardins négligés et dans les terrains vagues, a réellement un effet insecticide contre les pucerons lorsqu'elle est utilisée en décoction.
- la fougère en extrait fermenté donne également de bons résultats contre le "puceron lanigère des arbres fruitiers" et la cicadelle verte
- l'ail en macération peut s'avérer très utile pour lutter contre les pucerons, les acariens et même la mouche de l'oignon.
Depuis fort longtemps, les jardiniers connaissent également les propriétés insecticides de la tanaisie, qui est une jolie fleur jaune, de la famille des Composées et de sa cousine le pyrèthre, qui ressemble à une marguerite, ainsi que du vert de la rhubarbe, très utile lui contre les chenilles défoliatrices.
La prêle, plante archaïque envahissante des milieux humides, est aussi citée dans les plus anciens manuscrits de jardinage, pour son action contre les maladies comme la cloque du pêche, la tavelure du pommier et du poirier et les bactérioses.
D'autres plantes comme le raipont, la capucine, le tabac, l'oseille, la patience, l'absinthe, la bardane, le sureau et l'euphorbe ont été également utilisées pour composer nombre d'infusions et de macérations, en vue de se prémunir contre les insectes et les maladies. Mais il faut savoir que toutes ces décoctions n'ont en général qu'un effet préventif, rarement curatif.
Afin de compléter cette pharmacopée naturelle, quelques autres remèdes courants et peu coûteux sont également utilisés comme :
- l'argile, qui facilite la cicatrisation des plaies et renforce la vigueur des arbres
- le lait (écrémé de préférence) dilué dans l'eau, permet de lutter contre l'oïdium (notamment sur les courges, les rosiers et les asters)
- indispensable aux jardiniers, le savon noir est à la fois un insecticide et un adjuvant qui facilite l'accroche
- l'huile de colza peut être utilisée en traitement d'hiver et les formes hivernantes d'insectes
- le bicarbonate de soude s'avère également être un fongicide efficace contre l'oïdium, la maladie des tâches noires et la rouille du rosier.
Par Claude Bureaux qui fut jusqu'en 2003 jardinier en chef du Jardin des Plantes