La proximité de la rue Royale, que nous allons emprunter cet après midi, nous fait forcément penser au ballet ou le roi soleil enfant joua habillé tout en or, un signe...
Le Ballet royal de la nuit ou Ballet de la nuit.
C'est un ballet de cour de Isaac de Benserade, musique de Jean-Baptiste Boësset, Jean de Cambefort, Michel Lambert et probablement Jean-Baptiste Lully, représenté pour la première fois à Paris, au Petit-Bourbon le 23 février 1653. C’est dans la galerie de ce palais que furent réunis les états généraux de 1614, les derniers avant ceux de 1789.
Le roi Louis XIV, alors âgé de 15 ans, y joue le dieu Apollon. Dans ce ballet il paraît sur scène par une trappe, habillé tout en or et représentant le soleil. Il danse avec d'autres seigneurs qui représentent les génies (ou vertus) accompagnant le levé du soleil, et qui lui rendent hommage. Le jeune roi démontre ainsi sa puissance dans ce ballet.
C’est en partie au Ballet Royal de la Nuit que Louis XIV doit son titre de Roi Soleil. Alors que les braises de la Fronde sont encore chaudes, le cardinal Mazarin commande un ballet destiné à mettre en avant la puissance du jeune souverain, alors âgé de 15 ans.
Signée de la main de plusieurs compositeurs, la partition mêle musiques italienne et française (Jean de Cambefort, Antoine Boësset, Louis Constantin, Michel Lambert, Francesco Cavalli, Luigi Rossi). L'écrivain Isaac de Benserade est quant à lui auteur du texte.
Si le ballet ne fait que s'inspirer d'un divertissement florentin de 1608, Le Notte d'Amore, il a en revanche une forte résonance politique. En effet, au début de l'année 1653, la Fronde vient d'être vaincue par l'armée royale, et la couronne cherche à rétablir son autorité. Le Ballet de la Nuit est donc un symbole fort de la victoire du soleil sur les ténèbres, et ceci est renforcé par le fait que parmi les personnages, figurent de nombreux grands seigneurs issus des familles ayant pris part à la révolt
L’Ensemble Correspondances dirigé par Sébastien Daucé interprète le Ballet Royal de la Nuit. Mis en scène par Francesca Lattuada. Avec Violaine Le Chenadec, Caroline Weynants…
Enregistré le 9 novembre 2017 au Théâtre de Caen.
Chef de l’Ensemble Correspondances, Sébastien Daucé a donc pris le parti de reconstituer le ballet, séduit à l’écoute de son premier air chanté. Il ne restait en effet que la ligne de premier violon. Les parties d’orchestre restaient à réécrire. L’idée était de « respecter » la partition, de la « compléter » et non de la « transformer ».
Sébastien Daucé est un chef d'orchestre et musicologue français, né le 4 juin 1980 à Rennes. Il a d'abord reçu une formation approfondie, comme choriste dans une maîtrise religieuse d'enfants liée à un chœur d'adultes et dit avoir été marqué de manière fondatrice par ces années de pratique, découvrant alors la musique de l'intérieur dans un parcours artistique et humain très différent de ce qui est enseigné dans les conservatoires1.
Il déclare être allé ensuite se former à la musique ancienne dans les conservatoires de Tours et d'Angers, ce type de classes très spécialisées n'existant encore que dans de rares villes, autour de l'an 2000. Il a terminé sa formation au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon.
Il est le directeur artistique et fondateur de l'Ensemble Correspondances, formé d'anciens élèves du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon.