Lun19Aoû2019

Philippe Leroy nous a quitté en ce 19 août 2019 à 79 ans

ph leroyNous venons d'apprendre la tristenouvelle du décès du Président Philippe Leroy et nous présentons nos très sincères condoléances à son épouse et à sa famille.

Né en 1940 à Lille, Philippe Leroy est arrivé pour raisons professionnelles à Vic-sur-Seille. Il est alors ingénieur des Eaux et forêts et participe à la création du Centre de recherche agricole de Champenoux. Il trouve un logement en 1967 à Vic-sur-Seille tout simplement parce que l'endroit lui plaît et à son épouse aussi.

La carrière de Philippe Leroy a été tellement dense qu'il serait difficile de la résumer en quelques lignes pourtant à l'occasion de son départ en retraite de ses fonctions de sénateur Grain de Sel avait fait un très bel article saluant le travail accompli par cet homme politique français, né en 1940, sénateur, ancien président du conseil général de la Moselle, maire de Vic-sur-Seille et dont le Saulnois tout entier peut pleurer la perte tant il lui doit.

Les premières éloges commencent à paraître  et en particulier celles de:

Patrick Weiten son successeur au Conseil Départemental :

"Homme politique convaincu et engagé, ardent défenseur de la Moselle et de l'Europe, il n'a eu de cesse d'oeuvrer en faveur de nos territoires", a réagi dans un tweet le président du Conseil départemental, Patrick Weiten (UDI), qui lui a succédé en 2011.

Homme de culture et visionnaire, homme au grand cœur, sa disponibilité et son humanité auront marqué et enrichi les gens qui l’ont côtoyé.
J'ai demandé que les drapeaux de l'Hôtel du Département soient mis en berne

Jean Rottner, président de la région Grand Est https://t.co/gmZh6mp7UC

Philippe Leroy ancien Sénateur et Président du CD de la @MoselleCD57 et ancien VP de la Region #Lorraine nous a quitté.

Européen convaincu, nous perdons un homme engagé au service de son territoire mosellan

Mes amitiés à ses proches

François GROSDIDIER Sénateur de Moselle https://t.co/6m2KhxeUQU

Philippe Leroy décédé : la Moselle en deuil. Le Sénat en peine.

Les condoléances et mon amical soutien à son épouse Christiane et à toute sa famille mes sincères condoléances.

Un grand président @MoselleCD57 et sénateur @lesRep_Senat, homme de vision &d’une double synthèse:

- synthèse aboutie de la pensée du Gal de Gaulle & de R. Schuman,
- synthèse urbain/rural défendant la ruralité, l’agriculture &la sylviculture dont il était expert comme la #Moselle industrielle et #Metz, ses enjeux métropolitains, son développement culturel et universitaire

Jérôme END Maire de Vic sur Seille

Sur France Bleu Lorraine, le maire de Vic-sur-Seille Jérôme End salue celui qui lui "a mis le pied à l'étrier" lorsqu'il est devenu son assistant parlementaire en 2005.

Quand vous avez accompagné un homme de cette envergure, vous avez une certaine fierté, mais vous avez aussi une certaine émotion parce que c'est une partie de vous aussi qui vous quitte

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Voici donc l'article paru dans Grain de Sel le 9 septembre 2017 sous le titre : Philippe Leroy tire sa révérence

leroyretraite Figure tutélaire du Saulnois depuis près de trente ans, Philippe Leroy, sénateur de la Moselle quittera définitivement la scène politique le 24 septembre prochain après les élections sénatoriales. 

Trente ans d'une riche carrière où il aura servi et représenté son village de Vic sur Seille d'abord, le Saulnois ensuite, le Département, la Région et la République. 

Pour évoquer ce long et prestigieux parcours, nous l'avons rencontré dans sa maison située au coeur de la cité des Évêques où il passera désormais le plus clair de son temps. 

Né à Lille en 1940, Philippe Leroy est arrivé un peu par hasard à Vic sur Seille. Ingénieur des Eaux et forêts, il a participé à la création du Centre de recherche agricole de Champenoux. Souhaitant rompre avec les vicissitudes de la vie citadine, il a cherché, en 1967, avec son épouse, un coin tranquille, à la campagne, où il pourrait élever ses enfants. Vic lui plut, il est alors devenu vicois. 

Son engagement dans la vie du village fut immédiat. Il contribua à mettre en place "les ruches" ancêtres des centres aérés pour occuper les enfants pendant les vacances scolaires. Avec son épouse, il s’investit au sein des associations Familles rurales et le Foyer Georges de la Tour.

Désireux de défendre cette "campagne" menacée d’un exode régulier de sa population, il entra alors en politique. Au sein de la commune où l'inertie générale l'exaspérait, mais aussi au niveau du canton. S’appuyant sur les premiers Contrats de pays qui allaient l’aider dans sa démarche, il siégea au Conseil général pour la première fois en 1979. Il fut également Maire de Vic pendant 20 ans.

hambachleroySon engagement au Conseil Régional en 1986, à la tête du Conseil général de la Moselle, en 2001, relève du même raisonnement : éviter que le département ne se désertifie.
D’ailleurs, il aime à rappeler que ni le Saulnois, ni la Moselle, n’ont perdu d’habitants au cours de ses mandats.

La logique voulait alors que Philippe Leroy devienne Sénateur. Elu en 2001, il a pu agir au niveau de l’élaboration des lois pendant seize ans. 

Heureux du chemin accompli pendant toute cette carrière,  la plus grande fierté de Philippe Leroy est d'avoir rendu espoir et fierté aux gens avec lesquels il a travaillé.

Ses meilleurs souvenirs : 

- le 1er Carnaval de Vic sur Seille en 1973 avec comme président du Jury, Pierre Messmer, Premier Ministre. 

- Son entrée au Conseil Général de la Moselle en 1979. Il n'avait que 39 ans et n'était alors que simple conseiller municipal à Vic sur Seille. Cette élection a marqué un véritable tournant. Il n'avait aucune ambition politique au départ. Il a senti à ce moment précis que sa vie basculait. Il devenait responsable vis-à-vis d'un territoire. 

- les élections régionales et départementales de 1992. L'incroyable bataille politique, les combinaisons, les arrangements, la comédie politique pour élire Gérard Longuet à la Présidence du Conseil régional comparée à la sérénité de son arrivée à la tête du Conseil général, le lendemain. 

- l'inauguration de l'usine Smart à Hambach entre Chirac, Président de la République et Helmut Kohl Chancelier allemand en 1997. C'était l'aboutissement de plusieurs années de travail pour tenter de convaincre le PDG des montres Swatch d'installer sa première usine de construction de voiture Smart dans notre département. La Moselle n'était pas favorite et c'est au cours d'un repas en Suisse avec le PDG de Swatch Nicolas Hayek que Philippe Leroy pense avoir obtenu l'ultime décision. Paradoxalement, il n'a pas été question de la Smart mais de culture. Pendant tout le repas, ils ont parlé de Georges de La Tour, de l'exposition l'Or des Dieux organisée par le CG à l'Arsenal à Metz, du château de Malbrouck en restauration. C'est la foi dans le territoire qui a fait gagner la Moselle.

- l'arrivée de Center Parc au domaine des Trois forêts près de Sarrebourg a été obtenu également à l'affectif. Lorsque tous les paramètres techniques ont été étudiés, il faut l'étincelle qui emporte la décision. Pour Center Parc, c'est un voyage en hélicoptère avec le PDG de Pierre et Vacances, Gérard Brémond, au-dessus du Domaine de Lindre et un repas chez Michèle à Languimberg où il n'aura pas été question de Center Parc qui auront décidé, au final, la société de loisirs de s'installer en Moselle.

- la bataille parlementaire pour le numérique remportée de haute lutte contre Orange, contre l'État. Philippe Leroy a fait passer en 2004 un texte qui oblige l'équipement des campagnes en fibre optique.

Des regrets, des échecs : 

retouralalumierePhilippe Leroy dit qu'il n'a pas un tempérament à se souvenir des échecs. Ce qui a été loupé fait partie de l'action politique. Des idées, on en a dix le matin et deux seulement se réalisent. Un loupé n'est pas un échec. On essaye de faire autre chose et on le fera mieux.  

Le plus grand loupé (et pas forcément de son fait), c'est qu'à partir de 2008, la crise mondiale a vraiment marqué les choses et les lois, l'évolution des mentalités ont conduit à l'oubli des zones rurales. On a recentralisé au bénéfice des métropoles, des comcoms de plus en plus puissantes. On confie depuis dix ans le sort du monde, d'un pays, d'une zone à de moins en moins de gens. C'est une raison de grande inquiétude et il faut absolument que l'on réagisse. Dans les zones rurales, il faut lutter et avoir des projets. 

Ce qui tue ce n'est pas le manque d'argent, c'est le manque d'hommes qui auraient la capacité d'agir. Il faut se révolter par l'action, par les projets. Aujourd'hui, à la disposition de la Lorraine, il y a pour les collectivités locales (quelles qu'elles soient)  800 millions d'euros de fonds européens qu'il faut mobiliser, mais il n'y a pas de projet ! On n'a plus d'ambition.  

Les élections sénatoriales : 

Très déçu, car il n'y aura pas de maires ruraux tête de liste aux élections de septembre. Il n'y a personne dans le rural pour y aller. C'est un drame. 

Quatre listes à droite : celle de François Grosdidier, celle de Jean-Louis Masson, celle de Jean-Marie Mizzon et celle de Jérémy Aldrin

Deux listes à gauche : celle de Jean-Marc Todeschini et celle de Philippe Gasparella

La liste En Marche menée par Bernard Guirkinger

La liste du FN de françoise Grolet

La retraite :  

"J'arrive à l'âge où l'on s'occupe facilement. Le temps passe vite quand on a 77 ans. J'aurais aimé travailler dans la nature, mais physiquement je ne peux plus. Il y aura la lecture. Je me remets un peu aux romans. Les romans modernes, les grands classiques. Je viens de m'acheter les oeuvres complètes de Chateaubriant. 

Je vais peut-être aussi m'amuser à écrire, sans forcément la publier, mon histoire telle que l'a racontée la presse. "

L'avenir du Saulnois : 

Les ruraux ne se révoltent plus et manquent d'ambition. Le territoire est au pied du mur et il est obligé d'avoir un sursaut. Le Saulnois se vide de sa matière grise. 

Le territoire mérite d'être qualifié. Il se qualifie d'abord par la qualité des hommes qui y vivent et qui feront vivre les projets. On peut avoir tout ce qu'on veut en matière de technologie, de patrimoine, de nature, s'il n'y a pas les hommes ça ne sert à rien. Et la culture est un moyen phénoménal d'attractivité. C'est le moyen de donner aux hommes des ambitions. L'ambition d'un homme passe par la vie culturelle. 

 

Philippe Leroy a donc été : 

1971  : Conseiller municipal d'opposition à Vic sur Seille

1979 : Conseiller général du canton de Vic sur Seille

Président du Parc naturel Régional de Lorraine

1981 : Maire de Vic sur Seille

1986 : Conseiller régional

1987 : Président des Maires de l'arrondissement

1992 : Président du Conseil Général de la Moselle, 1er Vice-Président du Conseil régional de Lorraine

2001 : Sénateur de la Moselle 

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