Le jour du dépassement, ou jour du dépassement de la Terre (en anglais : Earth Overshoot Day ou EOD) correspond à la date de l’année, calculée par l'ONG américaine Global Footprint Network, à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an. Passée cette date, l’humanité puiserait donc de manière irréversible dans les réserves non renouvelables (à échelle de temps humaine) de la Terre.
Le calcul est dérivé de celui de l’empreinte écologique globale, concept développé par Mathis Wackernagel, président de Global Footprint Network.
En 2019, l'ONG a estimé cette date au 29 juillet.
Cliquez sur l'image pour voir la vidéo.
Les facteurs qui contribuent à l'effondrement de la civilisation industrielle ont la particularité d'être interdépendants et globaux, d'où un risque de perturbations systémiques mondialisées et en cascade. Ces facteurs sont étudiés dans les champs environnementaux, économiques, sociaux et culturels, en se basant sur :
- La disponibilité des ressources : par exemple, l'épuisement des ressources énergétiques ou minérales, comme le pic pétrolier, le pic de production de phosphate ou d'autres surexploitations de matières premières critiques.
- Le risque d'une transformation radicale de l'écosystème mondial dans l'Anthropocène. Ainsi, Anthony D. Barnosky, spécialiste américain de biologie évolutive de l'université de Berkeley analyse, dans la revue Nature, la possibilité du changement brusque et irréversible de l'écosystème mondial. Johan Rockström, professeur suédois en gestion des ressources naturelles au Centre de Résilience de Stockholm établit en préambule de son article sur les limites planétaires que « les pressions anthropiques sur le système terrestre ont atteint une échelle où le changement environnemental mondial brusque ne peut plus être exclu. » Will Steffen, chimiste américain de l'université nationale australienne, conclut, dans la revue Sciences, que « La transgression des limites planétaires crée […] le risque substantiel de déstabiliser l'état Holocène du système Terre. »; la destruction des écosystèmes et de la biodiversité ayant elle-même plusieurs origines : besoin d'espace pour l'industrie agroalimentaire de masse, l'élevage intensif, les mines et l'industrie qui induisent des déforestation massive, surpêche et pollution marine, déclin des pollinisateurs, fragmentation et dégradation des habitats naturels, etc. Ceci conduit – en un temps très rapide, mais difficile à évaluer (entre 5 et 75 ans) – à un effondrement global dont la forme exacte reste à déterminer.
- La dynamique propre du système : elle inclut l'effondrement financier par effondrement du système économique dominant, à échelle planétaire, à cause d'un dépassement des limites d'équilibre du système, par exemple via un enchaînement de phénomènes de crise de confiance, récession, inflation, déflation, dépression économique, stagflation, effondrement boursier, etc. Selon Thomas Jeitschko et Curtis Taylor, dans un système où l'information circule vite, des cascades de comportements individuels peuvent aussi avoir une importance.
- La croissance démographique exponentielle entraînant la surpopulation. Cette surpopulation était redoutée par Thomas Malthus, qui la théorisa notamment en prônant la restriction démographique.
- Le dérèglement climatique et ses nombreuses conséquences : la fonte des calottes glaciaires, la disparition accélérée du permafrost qui, en libérant de très grandes quantités de méthane et de CO2 participe, par boucle de rétroaction, au réchauffement en cours, la montée des eaux qui menace d'inondation de nombreuses villes et mégalopoles côtières, de multiples îles et îlots (certaines îles du Pacifique sont déjà englouties), des régions entières et de grands bassins de vie. Ces inondations entraîneront des déplacements massifs de population qui s'ajouteront aux millions de migrants contraints de quitter des terres devenues infertiles à cause de ce même réchauffement climatique. Le dérèglement climatique est également à l'origine de manifestations naturelles de plus en plus fréquentes et intenses, comme la multiplication de tornades et typhons, de tempêtes et orages, d'incendies et de pluies torrentielles, de canicules, de sécheresses et également d'épisodes extrêmement froids.
Tous ces paramètres convergent et sont autant de causes d'un possible effondrement33. Ces facteurs ne provoquent pas les mêmes effets : la fin du pétrole affectera d'abord le monde industriel et les transports alors que le changement climatique affecte potentiellement toutes les espèces vivantes. C'est l'interconnexion de tous ces facteurs qui rend possible un effondrement systémique global.
Pour en savoir plus :