Après Grain de Sel qui nous le révélait le 1er juillet, c'est aujourd'hui le Républicain Lorrain qui parle du dispositif Sécurité citoyenne qui permet à la gendarmerie d’avoir un ou des référents présents dans les communes du Saulnois.
Les maires sont appelés à "recruter" dans leur village un référent qui relayera l'action de la gendarmerie auprès de la population, qui favorisera la diffusion de conseils préventifs pour lutter contre la délinquance d'appropriation et les dégradations, qui communiquera toutes les informations qu'il estime devoir porter à la connaissance des gendarmes.
Pour être citoyen référent, il faut se porter volontaire en mairie ou à la gendarmerie.
S'il est désigné, le référent signera un engagement avec le commandement de la communauté de brigades dans lequel il reconnaît que son rôle ne l'autorise en rien à la prise d'initiative personnelle voulant se substituer à l'action de la Gendarmerie.
Les communes ayant intégré le dispositif auront des pancartes à l’entrée des villages. Une manière de dissuader les cambrioleurs. L'histoire ne dit pas si celles qui n'arboreront pas cette pancarte souhaitent la bienvenue aux voleurs!
Belle initiative qui fait un peu froid dans le dos quand on se rappelle une histoire pas si ancienne...
La grande majorité des miliciens sont des gens ordinaires qui exercent un métier et ont femme et enfants. Leur activité militante les conduit simplement à participer à des groupes de réflexion, à assister à des réunions ou à des conférences et, parfois, à se mobiliser pour telle ou telle cause humanitaire ou civique. À côté de ces civils, il y a les militaires [formant la Franc-garde]. […] L'objectif essentiel de cette troupe permanente est d'assurer le maintien de l'ordre.
Statuts de la Milice française, annexés à la loi du 30 janvier 1943 :
« Article 1er - […] La Milice française a la mission, par une action de vigilance et de propagande, de participer à la vie publique du pays et de l'animer politiquement.
Article 2 - La Milice française est composée de volontaires moralement prêts et physiquement aptes, non seulement à soutenir l'État nouveau par leur action, mais aussi à concourir au maintien de l'ordre intérieur.
Article 3 - Les membres de la Milice française doivent satisfaire aux conditions suivantes :
1° Être français de naissance.
2° Ne pas être Juif.
3° N'adhérer à aucune société secrète.
4° Être volontaire.
5° Être agréé par le chef départemental. »
Le véritable responsable de ses opérations était son secrétaire général, Joseph Darnand, fondateur du Service d'ordre légionnaire (SOL), précurseur de la Milice française
Selon Darnand, « la Milice française n'est pas une police répressive. […] la Milice groupera des personnes de tous les âges, de tous les milieux et de toutes les professions, désireuses de prendre une part effective au redressement du pays. Ouverte à tous, la Milice fera retrouver aux Français cette communauté nationale […] hors de laquelle il ne peut y avoir de salut pour notre pays. »
Dans son discours du 28 février 1943, Darnand assure encore que la Milice a d'abord une mission politique et Bassompierre commente : « Elle a pour mission de soutenir la politique gouvernementale […] et de lutter contre le communisme. »
Pourtant, l'analyse personnelle de Charles Maurras, qu'il donne dans les colonnes de L'Action française du 3 mars 1943, est bien explicite : « Avec le concours de [cette] pure et solide police, nous pourrons chez nous frapper d'inhibition toute velléité révolutionnaire et toute tentative intérieure d'appuyer les hordes de l'Est, en même temps que nous défendrons nos biens, nos foyers, notre civilisation tout entière. »
Si on se veut un peu plus optimiste rappelons-nous nos souvenirs d'enfance et nos jeux de cowboys et d'Indiens. Qui n'a pas rêvé d'en être le shérif avec la belle étoile!
À l'époque de l'Ouest américain c'est une fonction similaire était celle de Marshal (ou Town Marshal). Ces derniers étaient nommés ou élus selon les cas pour assurer les fonctions de police dans les petites villes.
La fonction de shérif est originaire de l’Angleterre prénormande. Le terme est né d'une contraction des mots anglo-saxons Shire reeve, désignant respectivement :
pour le Shire, une circonscription administrative similaire au comté ;
pour le reeve, un officier, agent d'un seigneur féodal (très proche du concept du bailli) qui faisait appliquer l’ordre parmi les serfs du domaine.
Aux États-Unis, le bureau du shérif est chargé d'assurer entre autres le service policier dans les zones non incorporées ainsi que de fournir des services de police municipale à contrat aux municipalités qui ne possèdent pas de police et pour ce faire, il nomme des deputies (suppléants ou substituts) qui jouent le rôle de policier. On pourra dans ce cas le comparer à la Gendarmerie chez nous.