Le 28 décembre est le « jour des saints innocents » commémorant le massacre des enfants de Bethléem de moins de deux ans ordonné par Hérode (selon l'évangile de Matthieu 2-16). Croisé avec des rites païens comme la fête des Fous, il est devenu en Espagne le jour des plaisanteries et des canulars, à la manière du premier avril.
Chez nous, la fête des Fous ou fête des Innocents était pratiquée dans beaucoup de villes de France jusqu'au XVIIe siècle. Elle pouvait même être religieuse.
Ces divertissements avaient ordinairement l'église pour théâtre et les ecclésiastiques pour acteurs. Dans certaines églises, pendant les 3 jours de Saint Étienne, de Saint Jean et des Innocents (26, 27 et 28 décembre), un jeune clerc décoré du titre d’évêque des fous, Episcopus stultorum, occupait le siège épiscopal revêtu des ornements pontificaux à l'exception de la mitre, qui était remplacée par une sorte de bourrelet.
À la fin de l'office, il recevait les mêmes honneurs que le prélat véritable, et son aumônier prononçait une bénédiction, dans laquelle il demandait pour les assistants le mal de foie, une banne de pardons, vingt bannes de maux de dents, et deux doigts de teigne sous le menton.
Ce n'étaient pas seulement dans les cathédrales et dans les collégiales que ces joyeusetés se célébraient : elles étaient aussi pratiquées dans les monastères des deux sexes.
Les jeunes personnes qu'on pouvait surprendre au lit le jour des Innocents, le 28 décembre, recevaient sur le derrière quelques claques, et quelquefois un peu plus, quand le sujet en valait la peine !
La coutume de donner les innocents n'est pas un de ces usages isolés qui ne puisse être comparé à aucun autre. Dans diverses villes, les chanoines, les ecclésiastiques, et quelquefois, les séculiers étaient, à certains jours de l'année, pris le matin, dans leur lit et dans un état complet de nudité, conduits par les rues, dans les églises jusque sur l'autel, où on les arrosait d'eau.
Des indécences du même genre avaient aussi trouvé leur place parmi les folies que les ecclésiastiques se permettaient le jour des Innocents. Ils allaient jusqu'à promener par la ville et exposer sur des théâtres des hommes entièrement nus.
Des mesures furent prises pour mettre fin à ces désordres. La toute première condamnation fut proclamée vers 11982 à la demande d'Odon de Sully. La suivante émane du Concile de Bâle en 14313, lors duquel un ban fut publié le 31 décembre 1519.
Jusqu'à la veille de la Révolution française, le centre de Paris était occupé par le cimetière des Innocents. Une fontaine, la fontaine des Innocents, près du Centre Pompidou, en perpétue le souvenir.
Source Wikipédia