Stéphane MAZZUCOTELLI rédige un article très intéressant dans le Républicain lorrain de ce jour sur l'épandage des boues de méthanisation pour nous, habitants du Saulnois, qui allons, peut être, devoir subir une verrue industrielle devant Marsal la cité de Vauban, et de surcroît l'épandage des boues résiduelles de ce méthaniseur qu'on nous vend à grand renfort de thèse écologique soutenue par des agriculteurs qui voient surtout un moyen de diversifier leur revenu en incorporant dans le digestat des résidus de pâte à papier ou d'eau de lavage industriel !
L’usine de méthanisation de Morsbach transforme les biodéchets des ménages de Moselle-Est en gaz mais produit aussi des rejets appelés digestats qui vont désormais être valorisés en agriculture.
A la suite d’un arrêté pris le 18 octobre, le préfet autorise le Sydeme (syndicat des déchets ménagers de Moselle-Est) à épandre des digestats, issus de l’usine de méthanisation de Morsbach, sur des terres agricoles disséminées sur près de 4 000 hectares à l’est du département. Ces digestats sont des rejets d’une unité de fabrication de gaz à partir des biodéchets des ménages de l’Est mosellan. Ces restes sous forme de boues n’ont pas la norme pour être considérés comme compost. Néanmoins, leur épandage en pleins champs est désormais possible, le préfet considérant que « les digestats peuvent présenter un intérêt pour les sols ou la nutrition des cultures » et que « les valeurs limites de teneur en inertes et impuretés » sont respectées. L’arrêté préfectoral valide la dispersion de 7 400 tonnes de digestats par an, avec l’accord d’agriculteurs partenaires de l’opération.
Des métaux lourds qui posent question
Ce vieux projet du Sydeme est controversé. Lors de l’enquête publique, des oppositions au plan d’épandage se sont multipliées. Dix-neuf conseils municipaux se sont déclarés contre, dont ceux de Forbach, Behren, Puttelange-aux-Lacs, Longeville-lès-Saint-Avold, Faulquemont… D’autres communes, minoritaires, ont donné un avis favorable, comme Saint-Avold. Beaucoup de collectivités, hésitantes, n’ont pas pris position.
Des associations environnementales ont produit des argumentaires écrits pour dénoncer cet épandage. C’est le cas de l’ADPSE (association de défense contre la pollution de Sarreguemines et environs) ou de l’ADEPRA (association de défense de l’environnement de Petite-Rosselle).
Feu vert de la préfecture
Les services de la préfecture de Moselle ont eux-mêmes longuement hésité avant d’autoriser ce projet. Ils devaient se prononcer le 30 avril dernier. Finalement, l’arrêté a été signé en octobre.
C’est une mauvaise nouvelle selon Isabelle Hoellinger, porte-parole de l’ADPSE : « Ces digestats sont des déchets contenant des métaux lourds. Même à faible dose, nous nous inquiétons pour les réserves souterraines en eau. Et puis il y aura l’odeur. L’épandage est autorisé jusqu’à 50 mètres des habitations. »
Si Isabelle Hoellinger se félicite de l’existence de la filière "méthanisation", elle regrette que le Sydeme ne pousse pas davantage ses recherches pour améliorer la qualité des digestats rejetés par le processus de transformation des biodéchets. « On a l’impression que le Sydeme met la poussière sous le tapis. Le syndicat se débarrasse à bon compte de ces boues, sans rien proposer pour améliorer les choses. » Serge Winkelmuller assure que les boues ne sont pas polluantes. Le directeur général du Sydeme indique que les digestats de Morsbach étaient déjà épandus via un intermédiaire, Suez, « dont on va pouvoir se passer maintenant. Ce plan d’épandage va nous faire économiser 1 M€ par an ». Selon Serge Winkelmuller, les mêmes digestats sont reconnus « comme engrais certifié en Allemagne ».
Article du Républicain Lorrain du 9 novembre 2017 : http://c.republicain-lorrain.fr/edition-de-forbach/2017/11/09/boues-de-methanisation-l-epandage-controverse