Jean-Christophe Averty, un grand homme de radio et de télévision français, né à Paris le , et mort ce .
Nombre de ses productions pour la télévision, à partir des années 1960, en font un précurseur de l'art vidéo en France. De telles recherches seront reprises, dans les décennies suivantes, par les groupes de recherche de l'Institut national de l'audiovisuel.
Diplômé de l'IDHEC, Jean-Christophe Averty travaille comme banc-titreur aux studios Walt Disney à Burbank (Californie) dans les années 1950 avant de débuter à la télévision française en 1952 (alors la RTF). Depuis, il a signé plus de cinq cents émissions pour la télévision et la radio, abordant toutes les disciplines (fiction, reportage, théâtre, variétés, jazz) pour lesquelles il a reçu un grand nombre de prix (dont un Emmy Award aux États-Unis).
Passionné par Alfred Jarry et la Pataphysique, il devient satrape du Collège en 1990. Il fait sa réputation sur son caractère trempé, son goût de la provocation et son sens de l'innovation télévisuelle. Sa série Les Raisins verts (en 1963) fait grand scandale, notamment en raison de la séquence récurrente dans laquelle un bébé de celluloïd est passé à la moulinette.
Grand connaisseur de jazz, Averty a filmé pendant des années le festival Jazz à Juan. À ce propos, le pianiste Martial Solal lui a rendu un hommage dans une de ses compositions : Averty, c'est moi.
Collectionneur de disques 78-tours (ses « vieilles galettes ») de jazz et de variétés, achetés dans des marchés aux puces à travers le monde, il a animé pendant 28 ans, jusqu'à son ultime éviction en 2006 (sous la présidence de Radio France par Jean-Paul Cluzel) son émission de radio Les Cinglés du music-hall (1 805 épisodes). Pour la partie française de cette émission, il bénéficie des « carnets » d'André Cauzard, confiés par ce dernier qui avait l'habitude de noter au quotidien tous les événements de jazz d'avant-guerre.
Au fil des années cette émission permettait d'établir une banque de données entre fans, (préfigurant du coup le P2P), en étant interactive avec les auditeurs/collectionneurs ; (Averty donnait systématiquement à l'antenne le titre, l'interprète, l'éditeur, et le N° de sortie ; et il avait pour gimmick le fameux « à vos cassettes ! »).
Cet homme de télévision, dont la diction particulière agace beaucoup d'auditeurs (il "zozotait" un peu), va connaître un grand succès à travers cette émission qui présente de nombreux 78 tours de la fin des années 20 jusqu'au début des années 40. Il fera découvrir ou redécouvrir de nombreux artistes de cette époque comme Yvette Guilbert, Fréhel, Georgius, Joséphine Baker ou Ray Ventura.
Il a aussi réalisé des shows pour la télévision qui lui ont permis de mettre en images, avec son style singulier les plus grands chanteurs francophones dont Gilbert Bécaud, Georges Brassens, Julien Clerc, Dalida, Léo Ferré, Serge Gainsbourg, France Gall, Juliette Gréco, Johnny Hallyday, Gérard Manset, Guy Marchand, Yves Montand, Tino Rossi, Jean Sablon, Sylvie Vartan, etc.
En 1969, il a réalisé le grand téléfilm Le Songe d'une nuit d'été, premier film complet en incrustation où des vedettes comme Claude Jade, Christine Delaroche et Jean-Claude Drouot jouaient sur un plateau nu.
Il a réalisé en 1971 le mega-clip illustrant l'intégralité du concept-album Melody Nelson avec Serge Gainsbourg et Jane Birkin.
Ses créations télévisées font date dans l'utilisation de la vidéo, et de l'utilisation des possibilités techniques, comme mode d'expression à part entière. Averty a beaucoup utilisé l'incrustation de personnages filmés sur fond bleu avec un décor dessiné. Ses techniques d'incrustation vidéo lui permirent également de réaliser un Sapeur Camember d'après l'œuvre éponyme de Georges Colomb, dit « Christophe », ainsi qu'une version de Chantecler, pièce d'Edmond Rostand.
Il fut l'un des derniers réalisateurs salariés de la Société française de production et, pendant longtemps, le seul réalisateur de l'ORTF à voir ses émissions vendues à l'étranger.
En 2012, il confie la gestion, la conservation et la sauvegarde des droits de l’ensemble de ses œuvres télévisuelles et radiophoniques à l'Ina (près d’un millier d’émissions télévisées sur le jazz, le sport, le cirque, la mode, les variétés ou encore le théâtre).
Il est le père de Karin Averty, première danseuse du ballet de l’Opéra national de Paris.
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