Lorsqu'on parle culture, on jette en avant les fonds publics dépensés !
Alors dans cette période où chacun cherche à rentabiliser ses investissements, on se dit que d'autres y ont pensé et que la culture peut aussi être une manne pour un département ou une région.
Voici un article très documenté du mensuel Ça m'intéresse de mai 2016 : "Ces régions qui déroulent le tapis rouge au cinéma" qui nous prouve que la culture est un bon choix économique:
Des retombées touristiques, mais aussi des emplois sur la durée du tournage.
Pour faire venir des visiteurs étrangers. la région Midi-Pyrénées a elle aussi sorti le grand jeu.
L'opportunité s'est présentée avec les Recettes du bonheur, qui met en scène une famille indienne ouvrant un restaurant dans le très pittoresque village de Saint-Antonin- Noble-Val (82).
Profitant de la sortie internationale du long métrage, la collectivité a organisé des concours pour faire gagner des séjours en Midi-Pyrénées, en ciblant bien sûr les Indiens.
L'objectif est clair: augmenter le chiffre d'affaires des activités d'hébergement, de restauration et de loisirs. Un euro dépensé dans la production audiovisuelle rapporte en moyenne 1 euro au secteur touristique.
Pourquoi tous ces efforts pour une opération à solde nul, peut-on légitimement se demander? Parce que les retombées ne sont pas seulement touristiques.
Marseille, la série de Netflix, c'est aussi deux mois de tournage dans la ville, des emplois de techniciens, de figurants. Même chose dans le Nord :«Notre objectif est de fixer l'activité de la filière cinéma et audiovisuelle sur le territoire, de permettre à des entreprises du secteur de travailler toute l'année», explique Malika Ait Gherbi Palmer, directrice générale de Picta-novo, l'agence régionale chargée du développement des industries de l'audiovisuel.
La filière occupe une soixantaine de professionnels de l'audiovisuel, dont 20 permanents sur la série les Petits Meutres d'Agatha Christie (France 2).
Depuis le premier épisode, il y a sept ans. Escazal films, le producteur, a dépensé 14 millions d'euros sur place. En contrepartie, chaque épisode est financé à hauteur de 40 000 euros par Pictanovo. La
Région s'emploie à offrir aux "Petits Meurtres" les meilleures conditions de travail possibles. À la recherche d'un décor de commissariat? Un technicien du son à remplacer au pied levé? Pictanovo évalue à 20 millions d'euros par an les retombées, contrepartie des 2 millions qu'il investit dans les projets.
Au niveau national, près de 40 collectivités (25 régions, 13 départements) ont versé 58 millions d'euros en 2014. «L'objectif premier des fonds de soutien à l'audiovisuel est d'encourager la création artistique, d'accompagner l'émergence de nouveaux talents.
L'emploi de techniciens, de comédiens, le dynamisme des prestataires sur place constituent un deuxième objectif», précise Jérôme Parlange, responsable cinéma audiovisuel chez Ciclic. Agence régionale du Centre pour Le livre, L'image et la culture numérique.
Sans surprise, l'Ile-de-France arrive en tête. Car il ne suffit pas de verser des subventions, il faut aussi des moyens sur place, 80% des entreprises techniques du domaine audiovisuel sont implantées en Ile-de-France. Historiquement cette activité est très centralisée, même si elle se diversifie avec des pôles comme La Belle de Mai en région Paca ou Pixel en Rhône-Alpes», commente Stéphane Bebin, délégué général adjoint de la Ficam. Fédération des industries du cinéma, de l'audiovisuel et du multimédia.
Dans un récent rapport, le Centre national du cinéma et de l'ïmage animée (CNC) a évalué à 684,24 millions d"euros les engagements des collectivités territoriales depuis dix ans.
Même si les ressources des régions sont à la baisse, le mouvement ne devrait pas s'inverser. Le CNC a fait ses calculs: «Lorsqu'une collectivité investit 1 euro dans une production, cela génère 6,62 € de retombées locales directes, dont 50% de rémunération, 38% de dépenses de tournage. et 12% de dépenses techniques.» À ces 6,62 € s'ajoute l'euro qui profite directement au tourisme.
Cette manne provoque une concurrence feutrée entre les territoires. Escazal films a ainsi déménagé le tournage de Marie Heurtin, un film de Jean-Pierre Améris se passant dans le Poitou du XIXe siècle ... dans le Sud-Est. «Tourner à Poitiers ne s'imposait pas. Nous avons donc choisi Rhône-Alpes, parce que Jean-Pierre Améris aime ces paysages et aussi pour le soutien de la Région, qui a apporté 150 000 euros et organisé des projections en avant -première», explique Sophie Révil la productrice.
Quand le soutien financier la conduit à devenir coproductrice, une région peut gagner de l'argent. Avec les 3 millions d'entrées de Belle et Sébastien, le film de Nicolas Vanier. Rhône-Alpes Cinéma a récupéré 140% de sa mise !
Source :www.caminteresse.fr