Par Dr Nathalie Szapiro
Trois cas de grippe aviaire dans des élevages de volailles en Dordogne (les premiers en France depuis 2007) risquent de raviver les craintes alors que le germe est pathogène seulement pour les oiseaux.
Il n’y a aucune mesure spéciale à prendre : hormis se laver les mains après toute sortie en plein air pour des raisons d’hygiène, il n'y a rien de spécial à faire. Lorsqu'un oiseau mort est trouvé dans son jardin ou au décours d'une promenade, cela ne signifie pas qu'il a forcément la grippe aviaire. Simplement il est recommandé de ne pas y toucher sans protection (mettre des gants pour le jeter après l’avoir enfermé dans un plastique) et d'empêcher d’autres animaux d’en faire leur repas.
A proximité des élevages contaminés : les précautions prises sont très locales, pour éviter la transmission du virus à d’autres élevages. Quant aux promeneurs, ils ne reçoivent pas de consigne particulière, sauf en cas d’épidémie également signalée parmi les oiseaux sauvages : dans ce cas il est demandé de ne pas se promener dans le périmètre où les oiseaux ont été découverts pour ne pas rapporter le virus sous ses chaussures et donc faciliter sa transmission. De même, les propriétaires d’animaux sont invités à les empêcher de vagabonder dans ladite zone. En revanche, il leur est interdit de détruire des nids : cela n’a aucun sens et certaines espèces sont protégées. Quant aux propriétaires d'oiseaux, ils doivent les confiner en intérieur le temps de la durée de l'alerte.
Sur le plan alimentaire : il n’y a aucune raison de changer ses habitudes alimentaires car le virus se transmet par voie respiratoire et non par voie digestive. De plus, le virus ne survit pas à la cuisson. Enfin, il ne se retrouve pas dans les œufs.
Sur le plan sanitaire : si le virus venait à muter et à se transmettre à l'homme, il y aurait plus de malades au fond de leur lit pendant quelques jours comme pour toute épidémie de grippe. De même, ce seraient surtout les personnes plus fragiles –seniors et insuffisants respiratoires– qui pourraient développer des complications : elles seraient alors aussitôt prises en charge dans les services de médecine et de réanimation, comme pour toute surinfection ou détresse respiratoire aujourd’hui.