Le Front populaire invente le Festival de Cannes
La France ressent dès l'exposition universelle de 1937 le désir de consolider son prestige culturel en organisant une compétition internationale de films. À la fin des années 1930, choqués par l’ingérence des gouvernements fascistes allemand et italien dans la sélection des films de la Mostra de Venise, inaugurée en août par le docteur Joseph Goebbels, Philippe Erlanger (directeur de l'Association française d'action artistique) et les critiques de cinéma Émile Vuillermoz et René Jeanne (tous trois membres du jury international de la Mostra) soumettent à Jean Zay, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, l'idée d'un festival international de cinéma, politiquement indépendant, en France. Jean Zay, intéressé par la proposition, donne une réponse favorable le 26 décembre 1938 et est encouragé par les Américains et les Britanniques qui ont boycotté la Mostra de Venise.
En juin 1939, Louis Lumière accepte d'être le président de la première édition du Festival qui doit se dérouler du 1er au 20 septembre.
Dès le mois d'août, les vedettes affluent et la Metro-Goldwyn-Mayer affrète un paquebot transatlantique pour amener les stars d'Hollywood : Tyrone Power, Gary Cooper, Annabella, Norma Shearer et George Raft. On prévoit des fêtes ; inspirés par le film Quasimodo, les Américains projettent de construire une réplique de Notre-Dame de Paris sur la plage de Cannes. Le 1er septembre, jour de l'ouverture, les troupes allemandes pénètrent en Pologne, et le Festival est annulé.
La CGT siège toujours au Conseil d'Administration
La première édition du Festival se déroule après la guerre, du 20 septembre au 5 octobre 1946, dans l'ancien casino de Cannes, sur les volontés de Philippe Erlanger, chef du service des Échanges artistiques au ministère des Affaires étrangères, et de la confédération générale du travail (CGT) dont le réalisateur Louis Daquin est membre. Le Ministère des Affaires étrangères et la ville de Cannes prennent en charge le financement.
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Il est un temps question que le Festival de Cannes et la Mostra de Venise aient lieu chaque année en alternance. La France et les professionnels du cinéma ignorent cet accord.
Le gouvernement refuse de financer un Festival annuel et le Palais des Festivals est construit dans la précipitation par le syndicat pour accueillir l'édition de 1947. Encore aujourd'hui, la Fédération CGT des syndicats du spectacle siège au conseil d'administration du Festival.
La première Palme d'Or est remise à un film de René Clément qui exalte la Résistance française : La Bataille du Rail.
Dans la scène d'ouverture du film, la voix sur les quais annonce la gare de Chalon-sur-Saône. En fait, la scène a été tournée en Gare de Saint-Brieuc.
La scène du déraillement du train militaire allemand roulant à courte distance (« serré sur les signaux ») derrière le train blindé Apfelkern a été tournée à la sortie de la gare de Tregrom dans les Côtes-d'Armor, en direction de Rennes, sur un remblai qui enjambe le fleuve le Léguer (48°36'18N - 3°24'56O). Pour la scène, le train roule à contrevoie. La scène a été réalisée sans trucage, c'est un vrai train qui est lancé dans la vallée.
Les munitions utilisées pour les scènes de bataille sont de vraies balles, les munitions réelles étant plus faciles à trouver que les munitions à blanc.
Les locomotives que l'on peut voir dans le film sont entre autres les locomotives à vapeur 5-140 G 436, 231 H 566, 140 D 234, 030 A 629, 030 A 755, 141 C 133 et la locomotive électrique 4-BB 173. On peut voir également des grues à vapeur sur rail de 32 t et 50 tonnes de charge maximum.
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Source : Wikipédia