Le Printemps des poètes est lancé par Emmanuel Hoog aux côtés de Jack Lang animé avec André Velter durant ses trois premières éditions.
Elle incite le plus grand nombre à célébrer la poésie, quelle que soit sa forme d'expression sur tout le territoire, à l'image de la Fête de la musique créée en 1982.
Chaque édition tente de mettre en avant un sujet particulier sur lequel il sera alors possible de composer selon son inspiration : la ville en 2006, l'amour ("Lettera amorosa") en 2007, "l'éloge de l'autre" en 2008, le rire en 2009, "Couleur femme" en 2010, "D’infinis paysages" en 2011, "Enfances" en 2012, "Les voix du poème" en 2013, "Au cœur des arts" en 2014, "L'insurrection poétique" en 2015.
Ainsi chaque année, plus de 12 000 manifestations et autres festivités sont organisées, principalement en France et au Québec, à l'occasion de cette semaine consacrée à l'art poétique, qui se déroule habituellement au mois de mars, précédent de quelques jours l'arrivée du printemps.
Jean-Pierre Siméon en est aujourd'hui le directeur artistique et présente en ces termes la 17e édition
L'INSURRECTION POETIQUE
Fait de langue, la poésie est aussi, et peut-être d'abord, « une manière d'être, d'habiter, de s'habiter » comme le disait Georges Perros.
Parole levée, vent debout ou chant intérieur, elle manifeste dans la cité une objection radicale et obstinée à tout ce qui diminue l'homme, elle oppose aux vains prestiges du paraître, de l'avoir et du pouvoir, le voeu d'une vie intense et insoumise. Elle est une insurrection de la conscience contre tout ce qui enjoint, simplifie, limite et décourage. Même rebelle, son principe, disait Julien Gracq, est le « sentiment du oui ». Elle invite à prendre feu
La Ministre de la Culture Fleur Pellerin parle de cet événement en ces termes
Le Printemps des Poètes nous invite cette année, avec le visage de Maïakovski, à fêter tous les irréductibles, les enfiévrés, les radicaux de la beauté. Nous avons plus que jamais besoin de la parole libre des poètes qui portent une insurrection toujours intacte et qui recherchent, comme l’écrivait Marina Tsvetaeva, « l’impossible qui émane du domaine des mots ».
Rencontres, lectures, performances, expositions, ateliers d’écriture, projections, concours...
Je salue les initiatives de tous ceux qui contribuent, au printemps et toute l’année, à faire goûter et partager la poésie sous toutes ses formes, dès le plus jeune âge. Je sais que leur engagement pour l’éducation artistique et culturelle est aussi un combat. Transmettre la poésie a été aussi celui de Luc Bérimont, à qui le Printemps des Poètes rend cette année hommage.
Au moment où la création peut sembler menacée dans ce qu’elle a de plus fondamental, il nous faut réaffirmer et défendre avec force la liberté de création et d’expression, qui est au cœur du geste poétique. La poésie fait surgir des rapprochements inattendus, dirige l’attention vers les choses les plus humbles comme vers les aspirations les plus élevées. L’image poétique suscite un nouvel espace mental, les jeux avec la langue déplacent les points de vue, l’expression des émotions fondamentales nous relie les uns aux autres.
La poésie a un rôle essentiel à jouer dans la défense de nos valeurs démocratiques et dans les programmes de reconquête des espaces plus éloignés de la culture. Depuis 17 ans, ce programme est au cœur du projet porté par le Printemps des Poètes. Plus que jamais aujourd’hui il fait sens et reste d’actualité. « À quoi bon des poètes en temps de détresse ? », demandait Hölderlin. Nous savons que
leur souffle et leur voix peuvent nous ranimer, nous qui sommes des êtres de langage.
À vivre à Dieuze le 14 mars à 14h14 devant la MJC