Décidément janvier n'aime pas les hebdos satiriques !
En ce 7 janvier 2015 étaient lachement assassinés avec 6 autres personnes Charb, Tignous, Wolinski, Cabu, Honoré et Bernard Maris.
Il sont parti retrouver François Cavanna décédé le mercredi 29 janvier 2014 et le professeur Choron disparu lui le 10 janvier 2005, tous deux créateurs de HaraKiri (prédecesseur de Charlie Hebdo) auquel ont collaboré Wolinski et Cabu.
Le journal Bête et Méchant
Septembre 1960 : Création du magazine Hara-Kiri, mensuel. La première de couverture est un dessin de Fred sur fond rouge représentant un samouraï éventré et surlégendé « honni soit qui mal y panse ». Il est initialement tiré à 10000 exemplaires vendus par des colporteurs dans les rues. Il sera interdit deux fois, en 1961 puis en 19663.
Février 1969 : Hara-Kiri crée, sans supprimer le mensuel, un hebdomadaire qu'il nomme alors Hara-Kiri Hebdo. Cavanna y indique dans son éditorial que le but est de mieux coller à l'actualité et que le journal a failli se nommer Vite fait, vite lu ou Hara-Kiri vite fait.
Ce premier numéro montre le déjà célèbre petit bonhomme de Wolinski s'esclaffer en citant divers sujets, dont les « pendus de Bagdad ».
Mai 1969 : Le nom de l'hebdomadaire devient L'hebdo Hara-Kiri, le mensuel continuant toujours à paraître.
Dans son N°94, daté du lundi 16 novembre 1970, la couverture de l'hebdomadaire titre : « Bal tragique à Colombey : 1 mort » suite au décès du général de Gaulle dans sa propriété de La Boisserie à Colombey-les-Deux-Églises, le 9 novembre 1970. Une rumeur veut que le ministre de l’Intérieur de l’époque, Raymond Marcellin, ait alors interdit la parution du journal le 17 novembre.
La relève immédiate :une semaine plus tard est lancé Charlie Hebdo.
Le prénom Charlie dans le titre serait une référence à Charles de Gaulle selon Georges Wolinski (cf L’Écho des savanes no 239). En fait, les Éditions du Square éditaient alors un mensuel de bandes dessinées nommé Charlie et dont le rédacteur en chef était Wolinski. Or on remarque que :
Les premiers numéros de Charlie Hebdo contiennent des bandes dessinées (et justement Charlie Brown dans les Peanuts) sur une page à fond de couleur, comme pour signaler en somme qu’elles sont surajoutées au journal.
Le journal tire un parti comique de la situation :
« L’Hebdo Hara-Kiri est mort. Lisez Charlie Hebdo, le journal qui profite du malheur des autres »
L’humour de Charlie Hebdo ne sera pas du goût de tout le monde. Lors de la visite surprise du président égyptien Anouar el-Sadate à Tel-Aviv, sa couverture mentionne la rencontre en termes argotiques qui lui vaudront un procès intenté par la LICRA. Les positions antiracistes bien connues et largement affichées de Charlie Hebdo, ainsi que quelques témoignages prestigieux, feront débouter la demande.
L’arrivée au pouvoir de la gauche en 1981 semble avoir été fatale à Charlie Hebdo première manière, qui disparaît en 1982 pour cause d’irrégularité des ventes. Ironie du sort : les premiers numéros du journal disaient : « Vous pouvez vous abonner, mais on aimerait mieux pas parce que ça nous oblige à vous l’envoyer ».
Charlie Hebdo reparaît 10 ans après en 1992, sous la direction de Philippe Val et ce jusqu'au 16 février 2011 où Charb annonce dans le journal que Philippe Val, son prédécesseur à la tête de l'hebdomadaire, n'est plus actionnaire de Charlie Hebdo. Il cède toutes ses parts pour un euro symbolique. Le capital du journal est désormais partagé entre Charb (600 parts), Riss (599), Éric Portheault (299), Bernard Maris et Cabu . Les actions sont estimées à zéro euro, selon Charb.