Si l’année n’a pas été de tout repos pour le pouvoir en place, la vie n’a pas non plus été un long fleuve tranquille pour l’opposition.
Le 27 février 2014, Le Point émet des doutes sur l’honnêteté d’une agence de communication dont le nom raisonnera toute l’année dans le paysage médiatique : Bygmalion. Fondée et dirigée par deux amis de Jean-François Copé, cette entreprise a collaboré avec l’UMP lors de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy.
Le 14 mai, Libération révèle que sur les 18 millions d'euros de prestations facturées, certaines n'auraient jamais existé, soulevant des interrogations sur l'utilisation de ces fonds, alors que le parti connaît de graves difficultés financières. L'avocat de Bygmalion confirme alors l'émission de 10 millions d'euros de fausses factures à la demande de l'UMP et Médiapart évoque même la somme de 17 millions d’euros de dépassement, poussant Copé à la démission de la présidence du parti. Depuis le 27 juin, une information judiciaire pour « abus de confiance » et « escroquerie » est menée par trois juges d’instruction afin de faire la lumière sur toutes ces révélations. Et elle pourrait éclabousser beaucoup de cadres de l’UMP.
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Jérôme Lavrilleux au bord des larmes à la télévision
C’est une image qu’on n’a pas l’habitude de voir : un homme politique reconnaît ses torts en direct. Jérôme Lavrilleux n’est probablement pas le seul membre de l’UMP impliqué dans l’affaire Bygmalion, mais le député européen a décidé d’assumer l’entière responsabilité des accusations qui pèsent sur son parti.
Directeur adjoint de la campagne de Sarkozy en 2012, puis directeur de cabinet de Copé lors de son mandat à la présidence du parti de droite, Lavrilleux était forcément au courant des dépassements d’honoraires facturés à l’UMP.
Le 26 mai, il assume ses actes en direct sur le plateau de BFM TV, confirmant qu’« il y a eu des factures présentées à l'UMP qui correspondaient à des dépenses faites pour la campagne ». Il assure ensuite que « ni Nicolas Sarkozy, ni Jean-François Copé n'étaient au courant de ces dérapages ». Le bouc émissaire a beaucoup de mal à retenir ses pleurs. C’est ce qu’on appelle assumer ses responsabilités, mais aussi celles des autres.
Jérôme Lavrilleux sera finalement exclu de l’UMP après ces révélations.
L'intégralité de l'interview-vérité de Jérôme Lavrilleux du 26 mai 2014
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