Lun14Avr2014

Mars la planète rouge : si proche et pourtant si loin de la Terre

Water ice clouds hanging above Tharsis PIA02653 black background-900Ce lundi 14 avril, elle ne sera qu'à 92 millions de kilomètres de la Terre. Mars sera alors observable à l'oeil nu ou avec un simple télescope. Mais la Planète rouge attend encore de voir un jour un être humain y poser le pied. Certainement pour longtemps.

Dégainez vos télescopes. Lundi 14 avril, comme tous les deux ans et demi, Mars sera au plus proche de la Terre. Une proximité à l'échelle de l'espace puisque les deux planètes seront tout de même séparées de 92 millions de kilomètres. "Ce phénomène est dû à leurs deux orbites qui ne sont pas rigoureusement centrées sur le soleil, mais aussi à la durée de leurs révolutions : un peu plus de 365 jours pour la Terre et 687 jours pour Mars", explique à metronews Philippe Henarejos, rédacteur en chef du magazine spécialisé Ciel et Espace. Ainsi la distance peut varier de 400 millions de kilomètres à seulement 57, comme cela avait été le cas en 2003.

Les premiers à en profiter seront donc les astronomes amateurs qui pourront observer la planète rouge dans les meilleurs conditions possibles, même à l'oeil nu. "Avec un télescope raisonnable on pourra par exemple voir la calotte glaciaire nord de Mars, même si en cette fin d'été sur la planète elle aura fondu, comme sur la Terre, explique le journaliste. D'autres taches et motifs peuvent aussi être distingués, ils correspondent à la réflexion de la lumière par des textures de terrain différentes : rocaille ou sable volcanique". Enfin, les canyons et les contours de certains grands cratères seront également visibles. Attention toutefois aux tempêtes de poussière : "statistiquement, elles sont plus nombreuses lorsque Mars est proche de la Terre, elles peuvent recouvrir toute la surface de la planète, empêchant ainsi toute observation".

"Mars a toujours permis de projeter nos rêves les plus fous"

Malgré tous les fantasmes que le phénomène provoque, son impact sur la Terre sera négligeable : "Mars ne fait qu'un tiers de la masse de la Terre, son attraction existe, mais elle est négligeable par rapport à celle de la Lune qui est à seulement 380 000 kilomètres de nous, précise Philippe Henarejos.

Historiquement, Mars a toujours permis de projeter nos rêves les plus fous. Avant 1900, les premiers observateurs pensaient que les taches sombres pouvaient être des mers, d'autres illusions d'optiques évoquaient des canaux, conséquence d'une ingénierie et donc d'une activité d'êtres vivants. Puis la science-fiction a fait le reste", raconte le rédacteur en chef.

Le public toujours à l'affût de Martiens

Aujourd'hui encore, la moindre anomalie repérée sur une photo prise par le robot Curiosity déclenche les passions sur Internet. En janvier, une pierre déplacée avait provoqué bien des interrogations. La Nasa a fini par donner une explication simple : c'est une roue de la sonde Opportuniy qui a déplacé la roche.

Ces derniers jours, un mystérieux point lumineux a fait couler beaucoup d'encre. Tout est parti d'une photo prise le 6 avril par Curiosity : une lueur apparaissait sur le haut d'une colline. Cela a suffi pour relancer l'hypothèse d'une possible vie extraterrestre. Les Martiens, ces fameux petits hommes verts, ont la vie dure. Finalement, l'agence spatiale américaine a donné une explication beaucoup plus terre à terre : il s'agirait du ' reflet de la lumière du soleil sur des roches ou des rayons cosmiques frappant le détecteur de la caméra" de Curiosity.

Le rêve d'un voyage vers Mars

Mais la planète risque de déchaîner les passions encore longtemps, tant qu'aucune mission humaine n'y aura posé le pied. "L'initiative Mars One n'est pas sérieuse, il serait impossible d'y aller avec un budget de seulement 6 milliards de dollars. Le projet le plus avancé pour l'instant est celui de l'ancien ingénieur de la Nasa Robert Zubrin, repris depuis par l'agence spatiale et estimé à plusieurs dizaines de milliards de dollars", explique Philippe Henarejos.

"Mais même si plusieurs pays appliquaient ce plan dès aujourd'hui, un résultat ne serait pas envisageable avant 25 ans. Et cela fait depuis 1980 qu'on annonce qu'on ira sur Mars dans 25 ans", affirme-t-il. De quoi calmer les ardeurs des plus enthousiastes pour encore quelques années.

Source : Jean-Sébastien Zanchi www. metronews.fr

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