Aujourd'hui : Les Grands magasins
Le Second Empire marque le début des grands magasins.
Le Printemps-Haussmann
Après qu'Aristide Boucicaut a lancé Le Bon Marché sur la rive gauche en 1852, Jules Jaluzot et Jean-Alfred Duclos créent par acte notarié, le 11 mai 1865, la société en nom collectif Au Printemps, titre porteur de sens, dont le premier slogan en livre toute la profondeur : « Au Printemps, tout y est nouveau, frais et joli, comme le titre : Au Printemps ». Jaluzot fait construire son premier magasin au carrefour du boulevard Haussmann et de la rue du Havre, malgré son éloignement, à l'époque, du cœur vivant de Paris. Il pressent peut-être l'essor de ce quartier et l'opportunité que constitue la proximité de la gare Saint Lazare.
Le 15 novembre 1864, Augustine Figeac, l'épouse de Jules Jaluzot, fait l’acquisition à titre de bien paraphernal d’un terrain à l’angle du boulevard Haussmann et de la rue du Havre pour 540 000 francs, sur lequel elle fait construire en février 1865 un immeuble de rapport, par l'architecte Jules Sédille et son fils Paul : il n'est destiné à abriter le magasin qu'au rez-de-chaussée, à l'entresol et au sous-sol qui abrite les réserves et les écuries destinés aux livraisons à domicile. Ce tout premier magasin du Printemps est doté de grandes vitrines qui laissent voir de vastes galeries et semble former une sorte de grand marché couvert soutenu par des colonnes.
L'inauguration a lieu le 3 novembre 1865, en présence du curé de Saint-Louis d'Antin qui vient bénir le magasin à la demande de Jaluzot
En 1866, le Printemps innove et lance le principe des soldes tels que nous les connaissons aujourd'hui : plutôt que de camoufler les produits passés de mode ou défraîchis, ils seront vendus à prix cassés tous les ans. Ce principe séduit les foules et, bien que s'étende la récession économique, et que Duclos quitte le Printemps, cessant d'être l'associé de Jaluzot et emmenant son capital avec lui, l'activité du grand magasin du boulevard Haussmann est très prospère.
En 1905, Jaluzot est poussé à la démission par ses actionnaires à la suite d'une crise économique liée à la chute des cours du sucre. Son ancien second, Gustave Laguionie, lui succède à la direction du Printemps, bien décidé à moderniser le magasin. Pour améliorer la mise en valeur des articles en vente, Laguionie est persuadé que le magasin a besoin de plus d'espace pour qu'un maximum de marchandises soit visible par la clientèle.
Les agrandissements ont lieu sous la direction de René Binet qui fait installer, dans le grand hall, un grand escalier central à quatre révolutions, qui symbolise une ascension : c'est non seulement plus fonctionnel, mais également décoratif. En parallèle, Laguionie procède aussi à l'ouverture d'une nouvelle salle au sous-sol, à la location de nouveaux bâtiments pour des ateliers rue Joubert, rue de Mogador et rue de Rochechouart, et à l'acquisition de nouveaux emplacements rue de Caumartin et rue de Provence.
En 1906, le Printemps se dote du téléphone.
En 1907, Laguionie lance la construction d'un nouveau bâtiment qui, dès 1908, ouvre plusieurs de ses nouvelles galeries à l'angle des rues Caumartin et de Provence. Il est relié au magasin plus ancien par un sous-sol. C'est en avril 1910 qu'a lieu l'inauguration de ce qui est appelé les Nouveaux Magasins. À l'époque ils occupent environ la moitié de la surface de l'actuel Printemps de la Femme. Le style du nouveau bâtiment, coiffé d'une coupole et d'une terrasse, est assez proche de celui du magasin de Sédille pour conserver une certaine homogénéité. Les innovations architecturales ne passent pas inaperçues : le nouveau hall octogonal est perçu comme audacieux, la ferronnerie des balcons et des rampes d'escalier est une réalisation de style art nouveau, l'éclairage du nouveau bâtiment étonne, et les nouveaux ascenseurs panoramiques émerveillent les visiteurs.
En 1912, avec la naissance des arts nouveaux, puis des arts décoratifs, le Printemps propose des catalogues de mobilier ou de vaisselle : c'est l'atelier d'art Primavera, dont les pièces sont fabriquées dans deux ateliers de Montreuil.
En 1975 les façades et les rotondes du bâtiment de Paul Sédille (actuel Printemps de l'Homme) sont inscrites au titre des monuments historiques.
En 1978 est créée la « Rue de la mode ». En 1980, Jean-Jacques Delort est à la tête du Printemps. Il souhaite relancer une vague de modernisation des magasins et donner à la chaîne un développement prudent : pour cela, Delort souhaite concevoir dans chaque métropole régionale un magasin Printemps de 10 000 m2 qui soit une réplique exacte du Printemps Haussmann, tant sur le plan des méthodes de gestion et du marketing que sur celui des assortiments en rayon. Le Printemps Haussmann est donc le magasin de référence de la chaîne.
En 1998, Christian Lacroix signe pour le magasin des robes de mariées. En 1999, les vendeurs connectés par Internet font leur apparition
Chaque fin d'année, pendant six semaines, les « vitrines animées » de Noël du Printemps Haussmann font se déplacer les foules parisiennes, provinciales et étrangères qui viennent observer un spectacle surprenant autour d'un thème qui change au fil des ans. Chaque année, plus de dix millions de personnes viennent assister à cet événement .
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La verrière du Printemps Haussmann
Ce monument de l'Art Déco est hébergé au 6ème et dernier étage du grand magasin Printemps Haussmann, boulevard Haussmann. Elle fut créée en 1923 par le maître verrier Eugène Brière, fondateur d'une lignée d'artisans verriers.
En septembre 1921, un court-circuit électrique dans une cage d'ascenseur est à l'origine d'un grave incendie (le deuxième, d'ailleurs) qui détruit la presque totalité de la façade et de la charpente. Tout est à reconstruire. L'architecte Georges Wybo dirige les travaux de reconstruction, basés sur les mêmes plans qu'à l'origine, d'où une forte impression d'architecture XIXème. Le magasin, et notamment le système électrique, est modernisé à cette occasion.
Les motifs exploités sont très simples : des fleurs et des feuilles bleues et orange, où deux tonalités par couleur seulement sont utilisées. On aperçoit aussi un petit peu de jaune et de vert pour couper l'ensemble, avec des motifs de feuilles allongées qui suivent la progression de chaque pan de verrière vers le haut.
Son histoire est passionnante car elle fut démontée en 1939, au début de la guerre et séparée en 3185 panneaux avant d'être mise à l'abri dans des sous-sols d'un entrepôt de Clichy-la-Garenne. Ils n'ont été exhumés qu'en 1973. C'est le petit-fils de Brière lui-même qui a supervisé la restauration de la coupole en s'appuyant sur les plans d'origine que la famille avait conservés.
La coupole héberge aujourd'hui une des brasseries les plus courues de Paris, sur une surface de 1200 m2. La coupole est érigée à une hauteur de 16 mètres et son diamètre est de 20 mètres.
Au 6ème étage du grand magasin Printemps du boulevard Haussmann dans le 9ème arrondissement de Paris, La Brasserie printemps est une grande brasserie traditionnelle revisitée par le designer Didier Gomez, ouverte aux heures du magasin.
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On y retrouve toute la chaleur et la convivialité d’une grande brasserie parisienne, sublimée par un cadre magique et riche en émotion sous la coupole du Printemps créée en 1923.
La carte propose une cuisine française de qualité revisitant des plats traditionnels avec une touche de modernité.
Un bar à huitres, situé au centre de la brasserie, met en avant les produits de la mer au fil des saisons.
La Brasserie Printemps a été conçue comme un lieu de vie dynamique et chaleureux dans un esprit de luxe absolu pour rendre hommage à cette adresse mythique.
Formule à 25€ avec un plat et un dessert.
A la carte, comptez sur un budget moyen de 40€ par personne sans les boissons. Un peu élevé, on paie un peu le cadre aussi...
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Les Galeries Lafayette Haussmann
En 2014, le magasin a réalisé 1,8 milliard d'euros de chiffre d'affaires, devançant Harrods à Londres, Bloomingdale's à New York et Isetan à Tokyo. Il appartient à la branche Galeries Lafayette/Nouvelles Galeries du Groupe Galeries Lafayette. Au cours de l'année 2009, les Galeries Lafayette ont reçu environ 25 millions de visiteurs, soit 100 000 clients quotidiens, sur une surface de vente de 70 000 m22.
En 1893, Théophile Bader et Alphonse Kahn, deux cousins alsaciens, s'associent et reprennent un commerce de Nouveautés.
En 1894 ils ouvrent le magasin Les Galeries Lafayette à l'angle de la rue La Fayette et de la rue de la Chaussée-d'Antin, plus de quarante ans après Le Bon Marché. Le magasin est idéalement placé à proximité de l'Opéra Garnier, des grands boulevards et de la gare Saint-Lazare. Très vite, il attire les employées de bureaux et la petite et moyenne bourgeoisie.
En 1896, la société achète la totalité de l'immeuble du 1, rue La Fayette et, en 1903, les immeubles des 38, 40 et 42, boulevard Haussmann ainsi que le 15, rue de la Chaussée-d'Antin. Georges Chedanne puis Ferdinand Chanut sont chargés de l'agencement de ces nouvelles acquisitions.
En 1900, la marque Aux Galeries Lafayette est déposée. En 1908, le premier magasin situé sur le boulevard Haussmann est ouvert.
Le 8 octobre 1912 est inaugurée l'immense coupole Art nouveau : d'architecture circulaire, son point culminant est situé à 43 mètres du sol, ce dôme en verre est couronné par dix piliers de béton (Théophile Bader aimait à utiliser des matériaux très modernes pour l'époque, de même que du ciment armé aux étages. Les décors sont réalisés par des maîtres de l'école de Nancy : Édouard Schenck (faisceaux métalliques sculptés de motifs floraux), Jacques Grüber (vitraux néobyzantins) et Louis Majorelle (ferronnerie des balcons et escaliers à triple envolée).
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Il est composé de 96 rayons, d'un salon de thé, d'une bibliothèque et d'un salon de coiffure. Il a cinq étages, des balcons et une grande coupole. Celle-ci, inspirée par le style byzantin est constituée de dix faisceaux de vitraux peints, enserrés dans une armature métallique richement sculptée de motifs floraux. Les balustres des étages inférieurs, ornées de feuillages, sont signées Louis Majorelle, à qui l'on doit également la rampe d'escalier. Selon les vœux de Théophile Bader, une lumière dorée, venant de la coupole, inonde le grand hall, avec son escalier d'honneur, et fait scintiller la marchandise. Au sommet du bâtiment, une terrasse permet de découvrir Paris et sa nouvelle Tour Eiffel. Les vitrines jouent un grand rôle dans cette mise en scène : elles doivent éveiller toutes les envies et tous les désirs. Tout est fait pour que le client se sente bien et ait envie d'acheter.
Le magasin est tout entier dévoué à la nouveauté et à la mode. La démocratisation de la mode est en marche et le succès est au rendez-vous. Puis le magasin diversifie son offre : aux rayons traditionnels sont ajoutés la confection pour homme, l'ameublement, les jouets, les arts de la table.
Le 19 janvier 1919, Jules Védrines pose son avion, un Caudron G III, sur la terrasse
Source : Wikipedia
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