Aux Etats-Unis, où plus de 50 % de la population vit dans des zones urbaines, de plus en plus de médecins s’intéressent à un nouveau concept : le trouble du déficit de nature et ses conséquences sur le développement des enfants.
En France, où les enfants jouent dix fois moins souvent dehors qu’il y a trente ans mais de plus en plus à l’ordinateur et à des jeux violents, ce trouble du déficit de nature, même s’il n’a pas encore de reconnaissance officielle, commence également à faire parler de lui.
Les bienfaits de la nature
Passer du temps dehors est indispensable pour fabriquer de la vitamine D, mais ce n’est pas tout : de plus en plus de travaux montrent que passer du temps dans la nature améliore l’estime de soi, la capacité à se concentrer, à raisonner, à comprendre et donc à résoudre des problèmes.
La nature : une école à elle seule
Ces effets positifs de la nature seraient à mettre sur le fait qu’elle éveille nos cinq sens qui, ainsi stimulés, joueraient sur notre bonne humeur. En outre, en incitant les enfants à se servir de ce qu’ils trouvent pour jouer ou fabriquer des cabanes, etc., la nature les pousserait à faire preuve d’observation, de concentration, de camaraderie et d’ingéniosité. Enfin, en observant divers phénomènes naturels (la foudre, le vent, les ombres, les marées, etc.), les enfants tenteraient de comprendre leurs origines, ce qui les inciterait à envisager diverses hypothèses et à développer leur esprit critique.
Des effets bénéfiques chez les enfants souffrant de troubles de l’attention
Partant de ce constat, plusieurs expériences ont été menées chez des enfants souffrant d’hyperactivité avec déficit de l’attention. Il en ressort clairement que plus ils participent à des activités extérieures dans des espaces verts et mieux ils arrivent à se concentrer.
Quatre-vingt-dix minutes par jour en pleine nature : c’est le temps nécessaire pour obtenir des retombées positives. En effet, il ressort des études que marcher ou jouer quatre-vingt-dix minutes dans une zone naturelle est meilleur pour la santé que de marcher autant de temps en ville. Les parents ont donc un rôle important à jouer en mettant des limites au temps passé sur l’ordinateur ou à regarder la télévision à l’intérieur de la maison. Pousser leurs enfants à sortir jouer le plus possible ou, mieux, partager ces activités au-dehors avec eux, voilà qui est bon pour tous !
Source:
Dr Nathalie Szapiro le 20 Juillet 2015Dr Nathalie Szapiro le 20 Juillet 2015
Proceedings of the National Academy of Sciences : «Nature experience reduces rumination and subgenual prefrontal cortex activation», G. N. Bratman et al., doi 10.1073/pnas.1510459112, .