Que les politiques s'occupent du chômage, de la sécurité, de la pauvreté et surtout qu'il ne reviennent pas sur des lois qui avaient été délaissées et les laisser là, d'où elles n'auraient jamais dû sortir, des placards dorés de la République, mais il est vrai qu'ils sont eux-mêmes encombrés de technocrates et politiciens qui feraient mieux de s'occuper de leurs oignons - ou ognons - ou encore onions, et sûrement de nous foutre la paix !
Les rectifications orthographiques du français en 1990 proposent une nouvelle orthographe pour certains mots du français afin de la rendre plus simple ou en supprimer certaines incohérences. Elles ont pour origine un rapport du Conseil supérieur français de la langue française, approuvé par l'Académie française, et publié dans les « Documents administratifs » du Journal officiel de la République française du 6 décembre 1990 (voir ici le texte)
L'orthographe en résultant est qualifiée de « nouvelle » (NO), « recommandée », « rectifiée » (OR), « révisée », « modernisée » ou « de 1990 », par opposition à l'orthographe dite « traditionnelle » ou « ancienne ». Le Conseil international de la langue française (CILF), où tous les pays francophones sont représentés, lui a donné un avis favorable. Néanmoins, l'Académie accepte les deux orthographes1 : « Aucune des deux graphies ne peut être tenue pour fautive » (Journal officiel), et les avalise à l'unanimité2, tout en précisant : « L’orthographe actuelle reste d’usage, et les « recommandations » du Conseil supérieur de la langue française ne portent que sur des mots qui pourront être écrits de manière différente sans constituer des incorrections ni être considérés comme des fautes. » Il ne s'agit donc pas pour l'Académie d'une réforme, mais d'une simple tolérance.
En France, depuis la parution du Bulletin officiel de l'Éducation nationale hors série no 3 du 19 juin 2008 (à la faveur d'une note page 37), « l’orthographe révisée est la référence » et est désormais incluse dans les programmes scolaires. Entre 2008 et 2010, cette réforme reste cependant peu connue et son application varie encore d'un professeur et d'un dictionnaire à l'autre5. Toutefois dans les faits, certaines rectifications prévues en 1990 semblent être employées par les étudiants sans même qu'ils en soient conscients et la réforme est largement enseignée et connue dans d'autres pays francophones, au premier rang desquels la Belgique et la Suisse.
Commence alors la période surnommée la « guerre du nénufar » pendant laquelle une violente campagne de presse et quelques intellectuels parisiens s'en prennent aux rectifications.
Ainsi, dans le Madame Figaro du 5 janvier 1991, face à une éventuelle suppression partielle de l'accent circonflexe, Bernard Pivot, Philippe Sollers, Jean d'Ormesson et Frédéric Vitoux y expriment leur opposition.
Ou encore, dans Le Monde du 30-31 décembre 1990, le Comité Robespierre, formé du polygraphe Roger Caratini, du professeur Léon Schwartzenberg, de l'avocat Jacques Vergès et du dessinateur Georges Wolinski demande « la guillotine morale du mépris contre les technocrates sans âme et sans pensée qui ont osé profaner notre langue ».
Il est vrai que le pauvre Georges n'a pas été épargné puisque sur sa plaque commémorative on l'a affublé d'un "y" ... mais il est vrai que les noms propres n'ont pas d'orthographe !
En réponse à ces réactions, l'Académie française en rediscute lors d'une séance le 10 janvier et d'une réunion le 17 janvier 1991 qui aboutit à un communiqué adopté par 23 voix contre 6 dans lequel les académiciens précisent les modalités d'entrée en vigueur des rectifications. Ainsi, l'Académie française y « rappelle que le document officiel [...] ne contient aucune disposition de caractère obligatoire. L'orthographe actuelle reste d'usage [...]. Elle estime qu'il y a avantage à ce que lesdites recommandations ne soient pas mises en application par voie impérative et notamment par circulaire ministérielle. »
Les modifications apportées concernent :
- le trait d'union : dans un certain nombre de mots, le trait d'union est remplacé par la soudure (exemple : « porte-monnaie » devient « portemonnaie », comme « portefeuille » ; exemple qui est souvent à l'honneur, la réforme de l'orthographe allemande ayant transformé « Portemonnaie » en « Portmonee ») ;
- le pluriel des noms composés : les mots composés du type « pèse-lettre » suivent au pluriel la règle des mots simples (des « pèse-lettres ») ;
- l'accent circonflexe : il n'est plus obligatoire sur les lettres « i » et « u », sauf dans les terminaisons verbales (exemple : « cela est dû à ») et dans quelques mots où il est nécessaire pour la distinction entre homonymes (exemple : « qu'il fût », « mûr », « sûr ») ;
- le participe passé des verbes pronominaux : il est invariable dans le cas de « laisser » suivi d'un infinitif (exemple : « elle s'est laissé mourir ») ;
- des anomalies :
- mots empruntés : pour l'accentuation et le pluriel, les mots empruntés suivent les règles des mots français (exemple : un « imprésario », des « imprésarios ») (dans beaucoup de cas, il s'agit non de nouvelles formes, mais de trancher des cohabitations existantes)
- séries désaccordées : des graphies sont rendues conformes aux règles de l'écriture du français (exemple : « douçâtre » remplace « douceâtre »), ou à la cohérence d'une série précise (exemple : « boursoufler » devient « boursouffler » comme « souffler », « chariot » devient « charriot » comme « charrette »).
Ces propositions sont présentées sous forme, d'une part, de règles d'application générales et de modifications de graphies particulières destinées aux usagers et aux enseignants, et, d'autre part, sous forme de recommandations à l'usage des lexicographes et des créateurs de néologismes.