Alors que la COP 21 débute à Paris, le sommet climatique du sommet est d'ores et déjà plutôt mauvais. Il vaut par exemple l'équivalent de 2200 tours du monde en voiture.
Ce qui émet le plus de CO2 est l'énergie dépensée pour concevoir tout ce qui est à l'intérieur du site du parc des expositions (1/5e des émissions). Viennent ensuite les transports, qui représentent 15% des émissions.
Les organisateurs multiplient cependant leurs efforts pour réduire la pollution engendrée par la conférence. Le site sera par exemple chauffé avec une chaudière à gaz moins émettrice, et les gobelets en plastique seront délaissés au profit de gourdes.
Mais qu'en sera-t-il de toute la communication faite autour de cet événement planétaire ?
On a tendance à oublier que avec un clic de souris, hop, tous vos amis reçoivent votre photo. Sauf qu'un mail d'un mégaoctet (avec une photo, donc) a beau être "virtuel", son poids sur le climat, 20 geqCO2, est, lui, tout à fait réel. C'est qu'il en faut, de la technologie, pour acheminer ces données à bon port : les gigantesques data centers informatiques chauffent comme des marmites et sont placés dans des salles climatisées à 22 ou 23°C, qui dépensent une énergie folle.
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Qu'envoyer à la place ? Que les amateurs d'échanges épistolaires à l'ancienne n'en prennent pas ombrage : un mail à lui seul est moins lourd qu'un envoi postal. En additionnant la fabrication de l'enveloppe, l'impression de votre photo et l'acheminement par courrier, la manœuvre émet environ 70 geqCO2 (à multiplier par le nombre de destinataires). En revanche, la bonne vieille lettre timbrée reste plus économe qu'un mail si l'on inclut dans son bilan carbone celui de l'ordinateur.
Si l'on y ajoute ce qu'émet un ordinateur ordinaire où sont stockées vos milliers de photos (203 kgeqCO2 pour un portable de 14 pouces, 500 kgeqCO2 pour un 24 pouces), le bilan est carrément préoccupant.
Chef du service consommation et prévention à l'Ademe, Pierre Galio souligne :
C'est surtout lors de leur fabrication que ces engins émettent des gaz à effet de serre. Il est donc essentiel de ne pas se suréquiper et de faire durer les appareils autant que possible."
La fabrication d'un iPad, par exemple, rejettera 130 kgeqCO2 alors que son usage total sur plusieurs années n'atteint pas les 3 kgeqCO2.
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